lundi 16 février 2009

La fugue d'école: une antisèche en sept points

Comment écrire une fugue d'école ? Pour commencer on peut improviser un petit prélude:

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Le compositeur du jour: Paul Ben Haïm

Si grande est mon inculture que chaque jour ou presque, je découvre un nouveau compositeur. Aujourd'hui c'est Paul Ben Haïm dont je découvre à la radio la Sonate pour violon seul en sol mineur, superbement jouée par Zino Francescati. C'est de toute beauté, et la synthèse qui est opérée entre musique occidentale savante et musique traditionnelle du proche-orient (et d'Israël en particulier) n'est pas sans évoquer Esnst Bloch (né en Suisse et vivant aux Etats-Unis, mais qui s'est beaucoup inspiré du folklore juif). Né en 1897 en Allemagne où il a étudié la musique puis travaillé à Munich, élève de Walter et Knappertbusch, chassé en 1933 par les Nazis, il a rejoint la Palestine. Il a notamment développé un système de notation pour la musique traditionnelle du proche-orient, et occupé une place éminente dans la vie musicale d'Israël dont il est le grand musicien national, à l'instar de Sibelius pour la Finlande.

Au rayon disque de la KeFNA, pas des tonnes de Ben HaÏm: on a plusieurs versions de la Sonate pour violon seul, de la musique de chambre (flûte, alto, harpe), un concerto pour piano. Tout ça n'est pas des plus moderne, mais vraiment de bonne facture et très inspiré.

dimanche 15 février 2009

Toujours plus fort !!

S'il fallait résumer l'évolution de la musique occidentale depuis le moyen âge, il est probable que trois mots suffiraient: toujours plus fort !! Donnons quelques repères historiques:

  • Paris, le 15 août 1728. Marin Marais, musicien de la chambre du Roy, décède à l'âge de soixante-treize ans. C'était un des grands maîtres de la viole de gambe, et sans doute l'un des derniers. Il aura vu la viole progressivement remplacée dans la musique savante par un instrument criard au son agressif qu'on croyait réservé au danses du peuple: le violon. Lorsqu'il meurt, il le sait, il est déjà trop tard, l'aristocratique viole ne plaît plus qu'à quelques nostalgiques. Des poèmes satiriques moquent son embonpoint, ses soupirs asthmatiques et plaintifs. La famille tout entière des violes (dessus de viole, viole d'amour, taille, viole de gambe) est amenée à disparaître, sauf la contrebasse de viole qui a curieusement survécu dans l'orchestre symphonique.
  • Londres, 1768 Jean-Chrétien Bach connaît à Londres un grand succès avec des concerts donnés sur le fortepiano de Zumpe, un instrument où les cordes sont frappées par des marteaux et dont le son est plus puissant et projette mieux que le clavecin ou le clavicorde. Le principe a été inventé par le facteur italien Cristofori dans les années 1720, importé en Allemagne par Silbermann, dont les instruments ont été vivement critiqués par le père de Jean-Chrétien Bach (un certain Jean-Sébastien...). D'un prix abordable, les pianoforte carrés de Zumpe se vendent comme des petits pains à la classe moyenne anglaise. Les jours du clavecin sont comptés, il ne survivra pas au XVIIIe siècle.
  • Paris, 1821: un facteur d'instruments du nom d'Erard dépose le brevet du double échappement, une petite révolution dans le monde des instruments à clavier. L'invention d'Erard permet davantage de nuances (le pianissimo et le fortissimo s'ajoutent au piano-forte). Elle résout certains problèmes techniques comme la répétition rapide de la même note. Avec une table d'harmonie plus grande, la généralisation de la pédale qui permet de lever tous les étouffoirs d'un seul coup, des cordes plus grosses et plus longues, le piano moderne est né. Un enfant prodige du clavier sera chargé d'en faire la réclame: Franz Liszt. Lors des tournées dans toute l'Europe du célèbre virtuose, le facteur parisien mettra gratuitement un piano Erard à sa disposition. La presse parisienne ironise sur la furie lisztienne, qui casse corde et marteaux et chavire le public sous un déluge de triples croches. Mais Chopin, Brahms et les autres vont s'approprier l'instrument-roi de la seconde moitié du XIXe siècle, dont la puissance peut rivaliser avec l'orchestre. Le piano n'a cessé de devenir plus gros, plus lourd, plus puissant depuis 1840, au point de susciter réactions épidermiques et autres problèmes de voisinage. Qui a dit que la musique adoucissait les moeurs ?

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  • Vienne, 1846: Hector Berlioz, en tournée à Vienne, reçoit un accueil mitigé. Les Viennois, déjà très conservateurs à l'époque, s'ils ne peuvent que reconnaître le génie de Berlioz, trouvent sa Symphonie Fantastique et son Roméo et Juliette trop éloignés du modèle beethovénien. La marée débordante des violons, le rugissement des cuivres, la bombardement des percussions: c'est tellement moderne ! Dans ces mémoires Berlioz cite un échange avec le prince de Metternich (ambassadeur):
    • C'est vous, Monsieur, qui composez de la musique pour cinq cents musiciens ?
    • Pas toujours, Monseigneur, j'en fais quelquefois pour quatre cent cinquante.

Plus tard, Wagner, Malher et d'autres se chargeront de donner à l'orchestre romantique des dimensions toujours plus épiques.

  • La même année, Adolphe Sax dépose le brevet de son saxophone, un instrument hybride avec un bec de clarinette sur un corps de cuivre, au son étrange et doux, cependant bien plus puissant que la clarinette. La tendance générale pour tous les instruments est un son toujours plus puissant. C'est vrai notamment du roi des instruments, l'orgue, qui grâce aux débuts de l'électricité et de la transmission pneumatique, peut atteindre une taille gigantesque. Même les violons sont équipés de cordes en métal, plus tendues, au son plus agressif.
  • Cette course à la puissance orchestrale atteint un sommet au début des années 1910, avec des oeuvres comme Elektra (Richard Strauss, 1911), le Sacre du Printemps (Strawinski, 1913), Gurre-Lieder (Schoenberg, 1913). Par réaction, l'orchestre symphonique, trop massif mais aussi trop figé dans ses traditions, sera boudé par de nombreux compositeurs d'avant-garde au XXè siècle.
  • Mais le danger, pour nos oreilles, vient d'ailleurs: en 1928 Maurice Martenot présente la première version de l'onde Martenot, le premier instrument amplifié électriquement, ancêtre de tous les synthétiseurs:
  • Les premiers prototypes de guitare électrique datent également des années 1920. Mais ces vénérables instruments utilisent des amplificateurs à lampe qui possèdent de belles qualités musicales mais dont la puissance est limitée. C'est à partir des années 1960, avec la généralisation des amplificateurs à transistors, qu'on pourra vraiment y aller à fond les basses. Le rêve (ou plutôt le cauchemar) de Jules Vernes dans son roman Paris au XXe siècle, écrit en 1864 et jamais publié de son vivant, est devenu réalité:

enfin, il arriva au milieu d'un assourdissement épouvantable à une immense salle dans laquelle dix mille personnes pouvaient tenir à l'aise, et sur le fronton, on lisait ces mots en lettres de flamme:

Concert électrique

Oui ! Concert électrique ! Et quels instruments ! D'après un procédé hongrois, deux cents pianos mis en communication les uns avec les autres, au moyen d'un courant électrique, jouaient ensemble sous la main d'un seul artiste ! Un piano de la force de deux cents pianos.

Outre le clin d'oeil à Liszt (le procédé hongrois) c'est tout de même drôlement bien vu. Jules Vernes, ce remarquable observateur de sont époque et de tout ce qu'elle contenait en germe, n'avait pas seulement prédit que l'homme irait sur la Lune, mais aussi l'avènement du hard rock et de la techno.

  • La techno, a déclaré un chanteur de variétés françaises, ne rentre pas dans le corps par les oreilles mais par l'anus. Il ne croyait pas si bien dire ! Les fréquences plus basses qui sont celles qu'on amplifie le plus (car notre oreille, plus sensible dans les fréquences aiguës ne le supporterait pas autrement) peuvent faire résonner l'oreille interne après avoir fait vibrer notre corps, sans passer par les pavillons ni par les tympans. La preuve ? On organise aujourd'hui des Deaf Rave Parties destinées à un public sourd et malentendant. D'ailleurs vous êtes bienvenus à ce raves même si vous n'êtes pas sourds; de toute façon vous ne tarderez pas à le devenir !

samedi 14 février 2009

L'éternelle jeunesse de la Princesse de Clèves

Elle est née en 1678, elle n'a pas pris une ride, et le président de la république a une dent contre elle. C'est la Princesse de Clèves. La première attaque a été menée par le candidat à la présidentielle, en février 2006:

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mardi 10 février 2009

Sauver le conservatoire du Sud Lubéron ?

Reçu dans ma boite au lettres électronique, un appel à soutenir les profs du conservatoire du Sud dont le maire veut sucrer la subvention:

Auteur : Collectif des professeurs du Conservatoire de Musique du Sud Luberon

A l'attention de : Les élus des 12 communes du Syndicat Intercommnul de Musique du Sud Luberon

Le Conservatoire de Musique, pôle majeur d'enseignement culturel du Sud Luberon, est fortement menacé de disparition par la volonté de la municipalité de Pertuis de réduire sa contribution. En effet la nouvelle municipalité de Pertuis, adhérente au Syndicat Intercommunal de Musique du Sud Luberon composé de 12 communes, a décidé subitement, et de manière unilatérale de réduire sa contribution de plus de 150 000€. Cela impliquerait que: - Plus de 2000 élèves ne bénéficieront plus d'un enseignement musical dans les écoles maternelles et primaires. - 500 élèves ne pourront plus se former au Conservatoire. - Des postes de professeurs seront supprimés.

Comment ne pas penser aux retombées négatives sur les formations musicales amateurs (harmonies, big-band et bien d'autres) et à la réduction de l'animation et de la vie culturelle.

Cette année déjà la ville de Pertuis a choisi de priver les jeunes élèves pertuisiens de plus de 100 heures de musique au sein des écoles, de ce fait une chorale a été supprimée, des projets réduits. Cette ouverture à la musique pour tous est pourtant une des grandes réussites de notre établissement. C'est bien la notion de service public qui est mise directement en cause.

C'est pourquoi nous demandons aux élus de toutes les communes concernées de trouver les moyens de maintenir ce Conservatoire de Musique ouvert à tous.

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Je suis bien sûr solidaire des profs de musique, et favorable aux conservatoire municipaux, en ayant moi-même bénéficié dans ma jeunesse. A l'attention des élus locaux qui liraient ce blog, on ne peut que souligner que l'investissement dans les activités culturelles, qui consomme souvent un pourcentage très modeste des budgets publics locaux, produit des résultats tangibles, non seulement sur le bien-être des citoyens, mais aussi en retombées économiques. Et si vous ne me croyez pas, demandez leur avis aux hôteliers d'Avignon qui ont vu leur chiffre d'affaire divisé par trois l'année où la grève des intermittents du spectacle a paralysé le Festival.

Quant à l'utilité de signer la pétition elle-même, des questions subsistent:

  • qui lira cette pétition ?
  • que fait le site qui l'héberge de mon adresse e-mail (si elle n'est pas publiée, pourquoi me la demander) ?
  • quelle valeur a un message laissé sur Internet sur un site qui apparemment ne filtre même pas les doublons ?
  • c'est à 900 km de chez moi...
  • à combien se montait la subvention avant ? sur un budget total de combien ?

En bref, il vaut peut-être mieux laisser les citoyens des communes concernées gérer le problème (et l'expérience de l'école de musique d'Orsay, plus proche de chez moi, montre qu'on peut faire du lobbying efficace dans ces cas-là).

samedi 7 février 2009

[Folle journée] Un clavier fort bien tempéré

Avec un peu de retard, voici le compte-rendu retrouvé sur une clé USB d'un concert de Zhu Xiao-Mei (piano) donné à Nantes le 1er février dernier, avec au programme le clavier bien tempéré (1er livre, 2e partie).

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vendredi 6 février 2009

Schnubel, Merlet, Franck, Schumann à la Cité U

Entendu hier, un concert de [l'orchestre (et la chorale) de la cité internationale universitaire |http://www.ciup.fr/orchestre.htm|fr].

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jeudi 5 février 2009

Concert-portrait de Guy Sacre à l'ENS le 9 février 2009

Le Département Histoire et Théorie des Arts de l'Ecole Normale Supérieure* organise un concert-portrait du compositeur Guy Sacre. Ce récital aura lieu à l'ENS (45, rue d'Ulm 75005 Paris) le lundi 9 février, en salle des Actes, à 21h - entrée libre dans la mesure des places disponibles.

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lundi 2 février 2009

[Folle Journée] Cantor sauce ketchup

Bach sauce ketchup.

Lorsque j'affirmais dans un précédent billet que cette Folle Journée 2009 ne comportait aucune création, j'avais tort dans la mesure ou ces Variations Goldberg par l'octuor de jazz Uri Caine en sont une.

Uri Caine est un pianiste et compositeur de jazz qui a beaucoup pratiqué le cross-over c'est à dire le mélange des styles: sur la vingtaine d'albums qu'il a produits, certains empruntent à Schumann, Mozart ou Beethoven (et même à Bach car il avait déjà produit un double disque consacré aux variations Goldberg en 2000).

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Le terme "transcription" utilisé dans les programmes ne décrit pas bien le spectacle. Il s'agit plutôt d'un concert de jazz basé sur les variations Goldberg. Bien qu'on en ait peu de traces, il est probable que J-S Bach était un improvisateur hors pair. Sa musique plus que toute autre donne envie d'improviser, de créer, d'écrire de la musique. Les musiciens de jazz se sont souvent inspiré de Bach, ce qui est bien naturel.

On entend d'abord l'aria au piano, puis une série de variations à deux, à trois, à cinq, à huit musiciens, certaines basées sur le texte de Bach, d'autres beaucoup plus libres. Les membres de l'octuor (piano, contrebasse, chant, violon, trompette, clarinette/sax, percussions, DJ) sont tous de bons musiciens, mais ils sont plus convaincants dans les morceaux plus proches du jazz que dans ceux qui sont tirées directement de la partition de Bach (et pour lesquelles ils lisent leur notes comme les musiciens classiques...) Ainsi, improviser un canon à la neuvième entre la trompette et le saxophone, c'est très amusant et ça fonctionne très bien. Jouer un autre canon de Bach en duo violon/trompette, avec contrebasse et percussion pour le continuo, clarinette et piano qui improvisent à côté, et le DJ qui mixe des sons bizarres par-dessus, c'est déjà moins convaincant.

Un autre exemple: j'ai vraiment aimé les sons et autres scratches mixés par DJ Olive (qui s'offre une variation en solo vers la fin), sa manière d'interagir avec les autres musiciens. Mais la superposition de sons électroniques à l'aria joué au piano seul n'apporte pas grand-chose. De même les interventions de la chanteuse Barbara Walker étaient trop typiques du jazz, et pour dire le mot trop vulgaires pour se marier harmonieusement à la musique de Bach.

Au final, ce nouveau spectacle roboratif et plein d'invention fera certainement le bonheur des amateurs de jazz ou de cross-over, mais il pourra laisser les admirateurs de Bach un peu sur leur faim.

Concert Violon et Piano (Muresanu, Ciocarlie) le 9 février 2009 salle Cortot

L'association Pro Musicis organise un récital violon et piano lundi 9 février 2009 en salle Cortot, avec Irina Muresanu et Dana Ciocarlie. Au programme:

  • Franz Schubert, 3eme Sonatine en Sol mineur, D. 408
  • Dan Dediu, SonatOpera no. 2
  • W. A. Mozart, Sonate en La Majeur, KV 526
  • Serge Prokofiev, Sonate no. 2, op. 94 bis

A propos de Dan Dediu, un compositeur que je ne connaissais pas, voici les précisions que m'a fournie la pianiste roumaine:

Oui, Dan Dediu a été un collègue au lycée de musique de Bucarest. Il a 40 ans maintenant et vient d'être nomme recteur du Conservatoire de Bucarest. La suite que nous allons jouer (pas en entier) a été commandée pour nous deux par la Harvard Musical association). Il s'agit d'un bestiaire d'animaux mythologiques (Sphinx, Griffon, Licorne, etc.)

Ce programme sera repris, et c'est là ce qui fait l'originalité de Pro Musicis, dans plusieurs concerts de partage donnés pour des gens qui n'ont pas la chance de pouvoir aller au concert, dans des lieux comme les hôpitaux, les prisons, ou les maisons de retraites.

dimanche 1 février 2009

Peut mieux faire...

Voici que mon fournisseur d'accès à Internet m'offre un forfait pour télécharger de la musique de façon illimitée (et légale, cela va sans dire). On peut donc piocher à volonté dans le catalogue d'Universal Music, avec les restrictions suivantes:

  • il faut un ordinateur avec Windows
  • il y a des verrous anti-copie (DRM )
  • on ne peut pas copier la musique sur un autre appareil (sauf si on fait sauter le verrou anti-copie, ce qui est un jeu d'enfant, soit dit en passant).

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samedi 31 janvier 2009

[Folle Journée] Bach: messe en si mineur

La messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach donnée par l'ensemble instrumental et vocal de Lausanne sous la direction d'un jeune homme du nom de Michel Corboz était sans conteste un des grands moments de cette Folle Journée 2009.

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[Folle Journée] Bach: transcriptions pour grand orchestre

Ouï ce matin à Nantes, un concert de l'orchestre des Pays de la Loire. Jean-Sébastien Bach n'a écrit aucune oeuvre pour un ensemble qui se rapprochait de près ou de loin de l'orchestre symphonique moderne, c'est donc uniquement des transcriptions qui composent ce programme.

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jeudi 29 janvier 2009

Concert de musique de chambre à l'ENS le 4 février prochain

Voici le programme du prochain concert de musique de chambre organisé par les Trouvères de l'ENS, auquel j'aurai le plaisir de participer et peut-être de vous rencontrer, chers lecteurs:

  • le Mercredi 4 février 2009 à 20h
  • à l'ENS 45 rue d'Ulm Paris, salle des Actes

J. Haydn, Trio n°39 en sol M (Gypsy Trio)

  • Benoît Laslier, Mathieu Barbin et Céline Antonin

F. Mendelssohn, Romance sans paroles op.67 n°5
J.-B. Delbos, Paraphrase de concert sur "Venez les enfants!"

  • Jean-Brieux Delbos

C. Debussy, Trio en sol M

  • Stéphane Benoist, Nicolas Tholozan et Pu Jian

G. Fauré, Elégie

  • Mathieu Barbin et Céline Antonin

F. Schubert, Sonate Arpeggione

  • Patrick Loiseleur et Céline Antonin

F. Liszt, Bacchanale

  • Adeline Pierrot

E. Lalo, Concerto en ré m pour violoncelle

  • Mathieu Barbin et Pu Jian

Et l'affiche avec un joli Ernest sur une portée musicale...

samedi 24 janvier 2009

Il n'est jamais trop tard pour bien faire

EMI, puis Apple, enfin Warner Universal et Sony: les principaux acteurs de la musique en ligne semblent avoir officiellement renoncé aux DRM , ces fameux verrous anti-copie dont la principale utilité était de pourrir la vie de leurs clients en introduisant des contraintes arbitraires et stupides sur le type d'appareil à utiliser pour écouter la musique, le nombre de copies possibles, et ainsi de suite.

On peut s'étonner qu'ils aient attendu si longtemps et laissé se développer le piratage dans de telles proportions avant de se rendre à la raison. Et surtout qu'ils aient dépensé des ressources aussi considérables au flicage par tous les moyens (technologiques, juridiques, politique) plutôt que d'essayer d'améliorer l'offre. Le journal de Papageno va mettre à jour son comparatif en incluant les sites qui ont abandonné les DRM, mais celle-ci reste globalement insuffisante. Bien que les catalogues proposés soient abondants en nombre de titres, les moteurs de recherche sont indigents, les albums sont souvent mal indexés, leur description (compositeurs, oeuvres, interprètes, date et lieu d'enregistrement) est incomplète, les jaquettes et textes complémentaires manquent, et la qualité musicale n'est pas toujours au rendez-vous car peu de sites proposent le format FLAC qui est d'une qualité équivalente au CD audio et quasiment aucun ne propose la haute définition.

Reste une inconnue: les internautes (surtout les moins de 30 ans) vont-il préférer la tarification à l'unité (par album) qui perd de son sens avec la disparition de l'objet disque, ou les solutions forfaitaire de type streaming qui permettent d'écouter tout ce qu'on veut dans le catalogue, moyennant un abonnement ? Personnellement e ne suis pas favorable à la licence globale que certain appellent de leur voeux, pas en tout cas sur le modèle de cette infâme taxe pour la copie privée qu'on paye sur les CD vierges et dont le produit est distribué dans le meilleur des cas au doigt mouillé, dans le pire des cas sur le mode des petits arrangements entre amis. Il est impossible de savoir de façon fiable ce qui est téléchargé sur les réseaux pirates, et donc de rémunérer les artistes et les producteurs de façon équitable sur cette base. Si licence globale il y a, elle ne pourra exister que sur un site de musique en ligne donné (ou à la limite une fédération de sites). Ce site pourra compter les téléchargements de manière précise. Au fond, la question d'un paiement par album ou par forfait est purement commerciale, une question de contrats entre distributeurs et producteurs d'un côté, distributeurs et consommateurs de l'autre. Et l'on ne peut que souhaiter que les députés ne se chargent pas de créer une structure nationale qui n'aurait aucun sens vu la dimension mondiale de l'Internet, et qui ne pourrait collecter et distribuer l'argent que de manière opaque et inéquitable, et donc préjudiciable aux artistes et à l'industrie de la musique.

Une autre question se pose avec l'arrivée progressive dans le domaine public de quantités énormes de musique enregistrée dans les années 1950 (et bientôt 1960). Les maisons de disques peuvent continuer à vendre cette musique en faisant comme si de rien n'était, mais on peut en fait la copier sans leur verser un centime car le délai légal de 50 ans est expiré. Du moins tant que le lobbying à Bruxelles pour étendre la protection à 95 ans n'aura pas abouti.

Avec la fin des DRM, la croissance à deux chiffre des ventes de musique en ligne, le développement de l'offre, l'arrivée sans doute prochaine de la riposte graduée en France comme dans d'autres pays européens, le marché de la musique en ligne, après une adolescence difficile, entre dans une certaine maturité. Les majors qui n'ont pas compris il y a 10 ans ce que signifiait l'arrivée d'Internet vont-elles renaître de leurs cendres ou disparaître tel des Mammouths laineux inadaptés au changement climatique ? Nous le saurons dans quelques années.

Tout cela ne concerne que marginalement la musique classique d'ailleurs, marché de niche, fait par des passionnés pour des passionnés, où les meilleurs produits ne sont pas à chercher dans le "top 10" des ventes, mais parmi les disques qu'on garde précieusement, qu'on aime à écouter et ré-écouter, qu'on fait découvrir à ses amis. Produire de tels disques n'est souvent pas très rentable.

samedi 17 janvier 2009

Si l'intelligence est artificielle, l'erreur reste humaine

Des ordinateurs capables de composer de la musique ? C'est un vieux rêve puisque déjà en 1842, Ada Lovelace, dans un article présentant la machine à calculer de Babbage, prédisait qu'un jour des machines semblables mais plus complexes pourraient « composer de manière scientifique et élaborer des morceaux de musique de n'importe quels longueur ou degré de complexité. ».

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mercredi 14 janvier 2009

Vous allez trop à l'opéra...

Une remarque intéressante de Théobald: Vous allez trop à l'opéra. Allez-y moins, vous savourerez plus. Commençons par compter les représentations auxquelles j'ai eu la chance d'assister l'an dernier:

  1. La Mouche de Howard Shore au Châtelet en juillet. C'était fort bien !
  2. Melancholia de G.F. Haas à l'Opéra de Paris en juin. Musique superbe, livret et mise en scène un peu trop statique.
  3. L'affaire Makropoulos à l'Opéra de Massy en avril. Tiens, je n'ai pas écrit de billet pour celui-ci. Musique génialissime, mise en scène superbe, plateau vocal exceptionel.
  4. Le roi se meurt d'Olivier Kaspar, en avril au CNR de St Maur, un opéra de chambre très réussi.
  5. L'Autre Côté de B. Mantovani, à la cité de la musique, en mars, en version de concert.

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Ce qui fait un opéra tous les deux mois (on est loin de l'overdose), quatre créations sur cinq et un taux de plaisir plus que satisfaisant, même si l'on n'atteint pas l'orgasme à tous les coups.

A inscrire dans les bonnes résolutions pour 2009: aller plus souvent à l'Opéra. Et savourer toujours autant !

lundi 12 janvier 2009

Le Voyage Lyrique au THS à Puteaux le 25 janvier

Chœurs Les Saisons et Opéralyre : Le Voyage Lyrique

  • Direction : Béatrice Malleret
  • Piano : Patrick Ivorra
  • Ténor : Paul Gaugler
  • Mezzo : Yasmina Favre
  • Mise en scène et lumières : L’Oiseleur des Longchamps

Avec des élèves du Conservatoire de Puteaux

Le dimanche 25 janvier à 15h au Théâtre des Hauts-de-Seine à Puteaux.

« Un soir dans la ville bruyante et surpeuplée, une jeune femme mélancolique promène un enfant ; une sacoche oubliée sur un banc... Promesses de beaux songes ? L'ouvrira-t-elle ? Oui, bien sûr, elle l'ouvrira… Et son rêve nous entraînera dans le temps et dans l'espace avec Mozart, Verdi, Tchaïkovsky, Gounod, Haendel, Carmen, Nabucco, Onéguine, Faust, Macbeth, Didon et nous fera vivre leurs passions. Avec eux, nous serons maudits, danserons, souffrirons, serons opprimés, délivrés et ferons la fête. »

samedi 10 janvier 2009

La faute au public (suite de la suite)

L'opéra de Paris n'a pas le public qu'il mérite. C'est en tout cas ce que déclare Gérard Mortier, et pas dans le bistrot du coin, mais dans un entretien paru dans Le Monde du 8 janvier dernier. On y retrouve les thèmes déjà développés par le chef S. Cambreling, à savoir que les spectateurs de l'Opéra de Paris sont des imbéciles. S'ils ont sifflé certains spectacles, c'est nécessairement parce qu'il prétendent tout savoir comme Mme Verdurin. Ils pourraient faire confiance aux experts, aux spécialistes, à ceux qui savent.

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jeudi 8 janvier 2009

Sale temps

La neige colle à mes semelles. Une neige sale et durcie qui se tasse mais ne veut pas fondre en ce début Janvier glacial. J'ôte mon bonnet pour entrer dans l'église. La cérémonie a déjà commencé. Des chants. Des fleurs. De la musique. On lit l'évangile des béatitudes: Heureux les pauvres de cœur ... Heureux ceux qui pleurent.

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