Les meilleurs magasins de musique en ligne pour le classique
Par Patrick Loiseleur le samedi 5 janvier 2008, 00:11 - Musique en Ligne - Lien permanent
Il y a seulement un an, l'offre de musique en ligne (je parle du téléchargement légal) était complètement indigente: catalogue restreint, qualité de son médiocre, informations incomplètes sur les oeuvres ou les interprètes (on ne sait même pas ce qu'on achète !), et je ne parle même pas des DRM (les verrous anti-copie) qui sont un véritable cauchemar.
Mis sous pression par la chute des ventes de CD (les ventes de disques ont été divisées par deux depuis un sommet atteint en 2001), les maisons de disques petites ou grandes ont fait des efforts et amélioré leur offre. Voici ma sélection de sites pour les amateurs de musique classique:
eClassical est un sité suédois spécialisé dans la musique classique comme son nom l'indique. Créé en 1999 et doté d'un solide catalogue, c'est un site tout à fait fréquentable. On regrette néanmoins l'absence de livrets et de formats haute définition.
- Qualité de son: MP3 192kpbs
- Autre formats: aucun
- Jaquettes CD: non
- Qualité des interprètes: des artistes connus et moins connus, mais tout ce que j'ai écouté ou acheté était très bien
- Nombre de titres:
- Prix: entre 5 et 10 US$ l'album, certains albums étant plus longs qu'un CD audio.
- Note globale:
Le célèbre label jaune a récemment sauté le pas de la vente de ligne. Fidèle à sa réputation, la firme allemande place la barre très haut pour ses concurrents. Pour atteindre la perfection, Deutsche Gramophon devrait proposer d'autres formats comme le FLAC (compression sans perte de qualité) ou bien pourquoi pas de la haute définition (24bit / 96 KHz) c'est à dire une qualité meilleure que celle du CD audio.
- Qualité de son: MP3 320kpbs
- Autre formats: aucun
- Jaquettes CD: oui, avec un livret en PDF
- Qualité des interprètes: que des stars !
- Nombre de titres:
- Prix: 12 euros l'album
- Note globale:
eMusic propose uniqument des abonnements, ce qui est son plus gros défaut d'après moi. On paye par exemple 17 euros pour télécharger 50 titres par mois, ni plus ni moins. Un système que je ne trouve pas très souple même si les prix est attractif.
- Qualité de son: MP3 200kpbs
- Autre formats: aucun
- Jaquettes CD: non
- Qualité des interprètes: du bon et du moins bon
- Nombre de titres:
- Prix: de 30 à 60 centimes le morceau
- Note globale:
Magnatune Mention d'honneur pour ce site au catalogue certes modeste mais qui met un point d'honneur à respecter les artistes et les clients. Parmi les points forts:
- 50% du prix d'achat va aux artistes
- on peut obtenir le CD audio en même temps que les MP3
- on peut écouter l'intégralité d'un morceau avant de l'acheter
- Qualité de son: MP3 256kpbs
- Autre formats: CD audio envoyé par la poste, FLAC
- Jaquettes CD: non
- Qualité des interprètes:
- Nombre de titres:
- Prix: tout à fixé par l'acquéreur, à partir de 5 US$
- Note globale:
Pristine Classical est gérée par une petite équipe de passionés dont le goût musical n'a d'égal que le soin qu'ils apportent à leurs réalisations. Un signe parmi d'autres de cette recherche de la qualité, les albums sont disponibles sous la forme d'un seul fichier MP3 avec un fichier CUE, ce qui permet de graver un CD audio avec un enchaînement correct entre les plages (certaines plages sont enchaînées, d'autres non). On peut également obtenir plusieurs fichiers MP3 ce qui est plus pratique sur un balladeur.
- Qualité de son: MP3 256kpbs
- Autre formats: CD audio envoyé par la poste, FLAC
- Jaquettes CD: oui
- Qualité des interprètes: que du bon !
- Nombre de titres:
- Prix: 7 euros l'album
- Note globale:
Les magasins qu'on aimerait bien voir: on peut regretter que certains labels rançais qui travaillent très bien et produisent de beaux disques, comme Triton, aeon ou Alpha, ne se soient pas lancés dans la vente en ligne. Dans certains cas c'est un choix motivé par la recherche de la qualité (le format MP3 n'étant pas jugé optimal par les mélomaniaques), mais c'est bien sûr une erreur car la qualité de la musique numérique est paramétrable, et certains formats comme le FLAC autorisent une qualité strictement égale à celle du CD audio, voire meilleure si on augemente le taux d'échantillonage.
Les magasins à suivre: le téléchargement de MP3 depuis Amazo n'est pour l'instant disponible que pour les clients Nord-Américains.
Les magasins à boycotter: tous ceux qui utilisent des DRM ou qui ne sont pas accessibles avec un ordinateur Linux, comme iTunes, VirginMega, Alapage, FnacMusic, Classical.com. Notons que certains d'entre eux proposent des MP3 (non verrouillés) sur une partie du catalogue, mais j'invite les lecteurs de ce blog à les boycotter ses sites et à le faire savoir, tant qu'ils n'auront pas abandonné les DRM sur l'intégralité du catalogue.
Les magasins que j'ai oublié: n'oubliez pas de me les signaler pour que je mette ma liste à jour. Merci !
Commentaires
merci pour cet article plutôt exaustif !
Bonjour Patrick
Un mot en passant sur votre blog.
D'un coté les sites et les utilisateurs ne peuvent bien sur que souhaiter des offres sans DRM.
De l'autre des producteurs qui tentent de se défendre du pillage et des mauvaises manières. Je vous parle là depuis mon expérience de créateur du site qobuz.com.
Il n'y a pas que les DRM qui empechent de produire les sites de TC dont on rêve ; il y a un état d'impréparation général à commencer par les labels le splus qualitatifs en CD à offrir aux acheteurs une offre satisfaisante en termes de données associées ; il y a enfin un système d'agrégation, de distribution des musiques livrées aux plateformes qui se soucie bien davantage de la quantité que de la qualité jusqu'à présent, et du classique comme d'une guigne. C'est a dire que l'effort à fournir par une plateforme soucieuse de qualité est démesuré par rapport aux revenus immédiats.
Sur Qobuz il y a encore énormément de musique que nous n'offrons pas parce que au delà même de la DRM (en somme le dernier bastion c'est Universal) les problèmes de bitrate même avec DRM sont quelquefois insolubles.
Et selon moi, le paquet de problèmes à résoudre pour atteindre à des services satisfaisants étant considérable; ce n'est pas parce que la DRM n'a pas encore completement sauté sur les TC légaux qu'il ne faut rien faire en attendant : en effet, monter aujourd'hui avec DRM de la musique sur une plateforme si la musique a été livrée correctement à la plateforme permet de "switcher" demain au non-DRM dès que le producteur accepte. C'est la raison pour laquelle nosu avons monté Universal, et travaillé sur leur catalogue même si hélas il est clair que la DRM freine les ventes de ce catalogue artistiquement pas tellement négligeable il me semble...
Mais pourquoi les indépendants classiques n'ont ils pas mieux préparé leurs catalogues pour le numérqiues depuis quatre ans ? cela est quelque part plsu dommageable pour le mélomande aujourd'hui que la DRM
Bien cordialement
Yves
Merci pour votre long commentaire qui illustre très bien le point de vue des distributeurs (qui souvent aimeraient bien distribuer sans DRM mais n'ont pas l'autorisation des majors pour le faire). Il est vrai que nous traversons une période de transition et qu'il est difficile de voir clair. On peut parfois trouver le même album avec DRM sur un site et sans DRM sur l'autre, je pense au catalogue d'EMI en particulier. Si du point de vue du business la situation est confuse, du point de vue des clients, c'est tout à fait clair ! Les verrous anti-copie ne servent qu'à pourrir la vie des gens honnêtes.
Concernant la qualité, on pourrait en reparler justement, c'est un comble qu'elle soit moins bonne avec la musique numérique telle qu'elle est vendue actuellement qu'avec un CD audio (qui pourtant n'est pas le top du top). Manifestement, un majorité de consommateurs semble s'accommoder d'une qualité médiocre comme contrepartie à la mobilité et à la facilité d'usage. Peut-être, comme pour la télévision, aurons-nous une période de musique numérique bas de gamme, puis viendra la musique numérique "HD" avec un taux d'échantillonnage équivalent à celui du super-audio CD par exemple, pour les mélomanes et les audiophiles.