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samedi 30 janvier 2010

Une folle journée un peu trop sage

La folle journée de Nantes 2010, qui n'est pas encore terminée à l'heure où j'écris ce billet, est consacrée à Chopin, bi-centenaire oblige. A en croire les interviews de René Martin dans la presse, ce musicien injustement méconnu mérite d'être réhabilité d'urgence.

Chopin fut d'abord et avant tout un pianiste et improvisateur génial. Il n'a guère vécu plus vieux que Mozart (39 ans) et ne laisse que des compositions pour piano. Oui, je sais, il existe bien deux concertos pour piano et orchestre, une vingtaines de mélodies pour piano et voix qui ont été publiés de manière posthume, un très belle sonate pour piano et violoncelle, mais à ma connaissance Chopin n'a pas écrit d'oeuvre dont le piano serait absent.

Si l'on demande à un pianiste, amateur ou professionnel, quel est le compositeur qu'il préfère à titre personnel et affectif, neuf fois sur dix on s'entendra répondre "Chopin". Une réponse qui vient du coeur et ne cherche pas d'autre justification. Sa merveilleuse connaissance de l'instrument qu'il avait choisi comme moyen d'expression exclusif lui permettent de faire chanter le piano comme nul autre. Peut-être faut-il avoir joué les Préludes, Nocturnes et autres Mazurkas avec ses propres doigts pour en subir l'envoûtement. Ce qui est sûr en tout cas est que cette musique s'accommode mieux de l'intimidé d'un salon que de la froideur d'une salle de concert. Elle préfère les formes libres comme le nocturne ou les danses au schémas plus élaborées comme la Sonate. Elle ne s'embarrasse pas de contrepoint, mais sait faire chanter la main gauche comme un beau violoncelle. Et d'après mon professeur de composition, Chopin est le meilleur professeur d'harmonie qui soit. Avec de telles qualités de coeur et d'esprit, on lui pardonnera aisément sa monomanie du piano (moi aussi j'aime le piano), ses manières parfois un peu mondaines et ses répétitions qui rendent certaines valses follement ennuyeuses.

Le défi des organisateurs de la folle journée était de concevoir un programme aussi boulimique que d'habitude (cinq jours de concerts qui s'enchaînent de 9h du matin à minuit dans les huit salles du Palais des Congrès de Nantes) à partir d'une oeuvre très importante certes mais assez modeste en durée, et d'une instrumentation très uniforme (du piano, du piano, et encore du piano). Une fois qu'on a programmé l'intégrale du piano seul sur six concerts, ajouté les concertos et la sonate avec violoncelle, on n'a pas la moitié du quart de la durée nécessaire. On mobilise alors ses contemporains (Liszt, Paganini, Mendelssohn, Schumann, Alkan), les maîtres classiques qu'il révérait (Bach et Mozart), les musiciens français qui lui ont souvent rendu hommage (Fauré, Debussy, Ravel).

Si je n'ai pas pu m'y rendre cette année, c'est surtout en raison d'un emploi du temps chargé. Mais pour être honnête le programme de cette année me donnait peu envie de faire d'énormes efforts pour y aller quand même. Si l'on regarde de près, qu'y a-t-il dans ce programme comme oeuvre qu'on n'ait pas déjà en triple exemplaire dans sa discothèque et entendu une demi-douzaine de fois en concert ou à la radio ?

  • les transcriptions du Renegades Steel Band sur bidons de métal qui promettent d'être très créatives et réjouissantes
  • d'autres pour trio d'accordéons et quatuor d'harmonicas (ça ne s'invente pas !)
  • des arrangements pour quatuor avec piano d'oeuvre pour piano seul, qui sont assez conforme à la pratique de l'époque (où les réductions d'opéra pour piano, violon, violoncelle remplaçaient le émmepétrois et l'aïlle-pode)
  • une transcription pour alto de la sonate pour violoncelle (connaissant cette sonate je veux bien parier que s'il est bien réalisé, ça doit sonner très bien)
  • des improvisations de Matoko Ozone
  • enfin d'authentiques airs fokloriques polonais
Somme toute c'est assez maigre. Où sont les très belles et trop rares orchestrations des Préludes op 28 par Jean Françaix ? Et les mélodies op 74 sur des poèmes polonais, oeuvres mineures certes mais rarement entendues ? Pourquoi ne pas inclure des oeuvres contemporaines comme l'étude Un Automne à Varsovie de Ligeti (pour ne donner qu'un seul exemple) ? Pourquoi avoir cessé de commander des oeuvres à des compositeurs comme c'était le cas lors de la folle journée Schubert ? Il ne suffit pas de dessiner Chopin en jeans et baskets sur l'affiche pour proposer un programme qui soit vraiment actuel et excitant.

Si l'on doit rendre hommage aux travail des organisateurs de la folle journée, et à la qualité irréprochable des interprétations proposées, on ne peut que déplorer que le programme soit tellement sage et conventionnel. Pour 2011, Monsieur Martin, étonnez-nous ! A côté des grands classiques que nous aimons toujours ré-entendre, proposez nous quelque chose d'excitant et d'inédit !

samedi 2 janvier 2010

Sur l'agenda de janvier 2010

Commençons ce premier billet en offrant tous nos voeux aux lecteurs de ce journal: santé, bonheur, amour et de nouvelles aventures musicales ! Sur l'agenda de janvier 2010, voici plusieurs concerts parisiens que je voulais partager avec vous (même si je n'aurai pas la possibilité matérielle de tous les écouter):

  • vendredi 8 janvier, à 20h, L'Oiseleur des Longchamps reprendra son récital Mélodie: nom féminin avec l'excellente Mary Olivon au piano. Cela se passe au temple du Luxembourg, 58 rue Madame, Paris 6e. Ce récital permet entre autres d'entendre ma berceuse sur une gamme fantaisiste que ces deux interprètes ont créé l'an dernier.
  • mercredi 13 janvier à 20h (reprise le 15 et le 16), l'opéra de Paris propose à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille un spectacle "Voix Espace" avec des oeuvres pour choeur et électronique de Kaija Saariaho interprétées par l'ensemble Solistes XXI.
  • jeudi 14 janvier, à 19h30 (et oui c'est très tôt pour ceux qui travaillent !), l'Ensemble Itinéraire et Florian Lauridon consacrent un concert-conférence au violoncelle, avec des pièces de Ligeti, Hurel, Nunes, et une création de François Paris. C'est à l'auditorium du marché Saint-Germain, également connu sous le doux acronyme de MPAA.
  • samedi 16 janvier, l'orchestre moderne reprendra le programme donné en décembre à Draveil, dans l'Essone, avec une création de Kevin Robin
  • du 12 au 17 janvier, la Quatrième Biennale de Quatuors à  Cordes à la Cité de la Musique permettra d'entendre les meilleures formations (Emerson, Prazak, Juilliard, Dotima, Arditti, Hagen, Borodine, Sine Nomine, ...) dans des programmes originaux et intégrant pour  une large part des oeuvres contemporaines et des créations (Nunes, Pauset, Monnet, Neuwirth, Dusapin). Je vous invite à consulter le programme complet et à faire votre choix, ce qui ne peut être qu'assez difficile, étant donné la qualité et la diversité des propositions.
  • le mercredi 20 janvier, Concert Trouvères à l'ENS (j'y participerai sans doute en jouant Bach et Stamitz)
  • le 20 et le 21 janvier, on pourra entendre le War Requiem de Britten à la salle Pleyel.
C'est tout pour l'instant, et c'est déjà beaucoup, le journal de Papageno n'ayant pas pour vocation de concurrencer Evene ou Concertclassic.

vendredi 11 décembre 2009

Concert Trouvères lundi 14 décembre à l'ENS

Lundi prochain, le 14 décembre 2009, les Trouvères de l'ENS vous convient à un concert de musique de chambre auquel j'aurai le plaisir de participer en jouant le début de la sonate de César Franck. Le programme complet n'est pas encore disponible, je l'ajouterai à ce billet dès que possible.

C'est à 20 heures 30 à l'Ecole Normale Supérieure (45, rue d'Ulm, Paris 5ème arrondissement), en Salle des Actes (au 1er étage)

lundi 30 novembre 2009

L'Orchestre Moderne en concert les 4 et 5 décembre 2009 à Paris

L'Orchestre moderne, avec qui j'ai le plaisir de jouer cette année, vous invite au concert le 4 décembre à Paris (basilique Ste Clothilde, Rue Las Cases, Paris 7e), et le 5 décembre à Savigny-sur-Orge (dans le théâtre du lycée J.B. Corot). Au programme:

Selon la formule consacrée, l'entrée est libre mais la sortie sera peut-être payante. Blague à part, les sous récoltés ne servent pas à payer les musiciens qui sont tous bénévoles mais à couvrir l'organisation (comme par exemple le camion qui transporte les pupitres et instruments de percussions) ainsi qu'à offrir une trompette ou un autre instrument de musique à un institut en Argentine qui à l'image de ce que font les orchestre d'El Sistema au Venezuela, permet à des gamins de la rue de sortir de la rue, précisément, et de réintégrer la société, grâce à la musique.



Trèves de bavardages: venez nombreux, et au plaisir de vous y croiser peut-être, chers lecteurs et lectrices de ce blog (dont les billets se raréfient quelque peu ces temps-ci, et je m'en excuse même si c'est pour la bonne cause).

dimanche 8 novembre 2009

KAbrass en concert les 28 et 29 novembre 2009

L'ensemble de cuivres KABrass (dont les lecteurs de ce Journal on déjà entendu parler), sous la direction de Xavier Saumon, nous propose un nouveau programme qui sera donné en concert:

  • samedi 28 novembre à 20h45, Centre Georges Brassens au Mesnil le Roi,
  • dimanche 29 novembre à 18h, Temple des Batignolles à Paris 17ème


Cette symphonie cuivrée se compose de:
  • Aubrey's Mask, Simon Wills
  • Intermezzo de "La Boda de Luis Alonso", Jeronimo Gimenez
  • London Miniatures, Gordon Langford
  • Morceau Symphonique, Alexandre Guilmant
  • Gelobet Seist Du Jesu Christ, Samuel Scheidt
  • Londonderry (traditionnel)

Au trombone solo, Stéphane Guiheux de l’Orchestre de Bretagne. L'entrée est libre pour les deux concerts.

dimanche 4 octobre 2009

La musique vocale de George Enescu aux Invalides le 5 octobre 2009

L'institut culturel roumain nous invite au concert lundi 5 octobre 2009, pour entendre Enescu:

Cette année, notre Institut s’est proposé d’offrir au public mélomane, pour la première fois, l’intégralité des pièces vocales de George Enescu. Après le grand succès du premier concert organisé en janvier à la salle Cortot, des airs extraits de l’opéra Oedipe, le chef-d’oeuvre du grand compositeur roumain, et autres pièces inédites seront interprétées par la mezzo-soprano VIORICA CORTEZ, la soprano LEONTINA VADUVA, le baryton L’OISELEUR DES LONGCHAMPS, la pianiste ALINA PAVALACHE. Participent aussi la soprano Ruxandra CIORANU, la mezzo-soprano Nathalie d’ORNANO et le baryton et flûtiste Benjamin ALUNNI.

Rien à ajouter sinon le prix (8 euros, on a vu plus ruineux comme sortie !) le programme détaillé à consulter ici et l'adresse:

Grand Salon, Musée de l’Armée,
Hôtel national des Invalides
129 rue de Grenelle - 75007 Paris (Mº Invalides)

jeudi 17 septembre 2009

Edith Canat de Chizy par l'ensemble Calliopée au Festival de Besançon le 18 septembre 2009

Le Festival de Besançon est surtout connu pour son concours de chefs d'orchestre mais c'est aussi l'occasion d'entendre de la musique vocale, de la musique de chambre et du contemporain. Aussi je vous invite à lire les interviews de l'atiste Karine Lethiec et de la compositrice Edith Canat de Chizy sur le site Concertclassic. L'originalité de l'ensemble Calliopée est de jouer autant de pièces contemporaines que d'oeuvres du répertoire. Cet équilibre entre création et valorisation du répertoire est ce que devraient rechercher tous les ensembles et tous les orchestres, mais il est en pratique assez rare. Nous en parlions tout récemment, les orchestres symphoniques sont plus proches d'une répartition 90-10 entre répertoire et musique actuelle avec des exceptions fort remarquables comme le philharmonique de Radio France ou celui de Liège. On reconnaît aussi le caractère de Karine Lethiec qui ne fait rien sans passion et n'a pas la langue dans sa poche lorsqu'elle déclare par exemple: "Edith a cette « passion instrumentale » qui rend sa musique extrêmement agréable à jouer. Elle est basée sur le geste, sur un confort de l’instrumentiste et elle est inspirée - ce qui n’est pas toujours le cas dans le répertoire contemporain"

La résidence à Besançon d'Edith Canat de Chizy a été fructueuse apparemment et ne se limite par à la musique de chambre car le festival permettra d'entendre trois de ses oeuvres pour orchestre en concert et d'enregistrer un disque pour aeon (ce qu'il faut saluer, les enregistrements d'oeuvres orchestrales se faisant plus rares aujourd'hui pour cause de crise du disque). L'occasion sans doute de mieux découvrir cette compositrice dont je n'ai entendu pour l'instant qu'une pièce pour alto et piano de caractère impressionniste, En Bleu et Or.

dimanche 6 septembre 2009

Violas' 2009

Organisé par l'association qui gère le site alto en ligne, Viola's 2009 est une fête de trois jours consacré à l'alto. Conférences, master-classes, concerts gratuits dans tous les styles (classique, jazz, contemporains), exposition d'instruments et concours de lutherie. Bref il ne manque qu'un concours de blagues d'altistes pour que le tableau soit complet. Tout ça se passe au Conservatoire de Région de Paris, rue de Madrid du 6 au 8 novembre 2009. Vous pourrez tout savoir sur cet instrument étrange, trop gros pour tenir aussi gracieusement sur l'épaule qu'un violon, trop petit pour sonner comme un violoncelle, trop mélancolique pour ne pas être d'une irrésistible drôlerie, trop bâtard et ambigu pour qu'on puisse jamais en épuiser les mystères...

dimanche 9 août 2009

Musique de chambre à Courchevel dimanche 9 août 2009

Le dimanche 9 août 2009, à 9h30 (désolé pour les amateurs de grasse matinée dominicale), dans la salle de la Croisette de Courchevel 1850, l'audition des élèves du festival Musicalp 2009 permettra d'entendre de la musique de chambre et des compositions récentes. Deux d'entre elles ont été écrites par votre serviteur:

  • le Râga pour quatre altos, créé l'an dernier en juin 2008, sera repris par Karine Lethiec et ses élèves (qu'elle soit remerciée pour son dynamisme, son dévouement et sa gentillesse)
  • une toute nouvelle pièce pour clarinette, alto et piano, destinée à compléter le cycle des Poèmes d'après Yourcenar. Cette pièce, la quatrième d'un receuil qui en comptera sept quand il sera terminé, porte les vers suivants en exergue, tirés des Charités d'Alcippe de Marguerite Yourcenar:

    Le miel inaltérable au fond de toute chose,
    est fait de nos douleurs, nos désirs, nos remords

Venez nombreux, comme on dit dans ces cas-là. Pour ceux et celles qui ne pourront pas venir, sous réserve qu'ils présentent un justificatif en bonne et due forme, que la technique ne joue pas de vilains tours et que l'altiste ne fasse pas trop de fausses notes, il y aura peut-être un petit extrait sonore pour les lecteurs de ce Journal.

samedi 8 août 2009

Musicalp 2009: Fauré, Ravel, Debussy

Voici un compte-rendu express du concert du 8 août 2009 à Courchevel, donné par les professeurs de l'académie Musiscalp:

  • Ravel: Sonate pour violon et violoncelle: on l'entend peu en concert car c'est une oeuvre des plus difficiles (et pour le public, un plaisir intense mais un rien austère). Commençons par saluer l'interprétation de Christophe Poiget et Martina Schucan, une technique irréprochable et un engagement total qui forcent l'admiration. Ce qui me frappe en ré-entendant cette Sonate, c'est à la fois sa beauté intemporelle et sa modernité sans concessions. Comme l'écrivit Ravel en dans son autobiographie à propos de cette sonate qui l'a occupé durant dix-huit mois de 1920 à 1922:

    Je crois que cette sonate marque un tournant dans l'évolution de ma carrière. Le dépouillement y est poussé à l'extrême. Renoncement au charme harmonique; réaction de plus en plus marquée dans le sens de la mélodie.

  • Debussy: La Mer (réduction pour piano à quatre mains). Même si j'avoue garder quelques préventions pour cet arrangement qui plus que tout autre mérite le nom de réduction, lorsque c'est donné par Pascal Devoyon et Rikako Murata, dont on a déjà parlé en bien dans ce journal, ça ne manque pas de couleurs et le toucher subtil et varié des deux pianistes permet de très bien distinguer les plans sonores. J'ai particulièrement aimé la section centrale (jeux de vagues) avec ses trilles, trémolos et autres minauderies impressionnistes. En fermant les yeux on pourrait facilement oublier qu'on est dans une salle de concert et se rêver goéland ou dauphin.
  •  Fauré, Quatuor pour piano et cordes en Ut mineur. Retour dans des paysages sonores plus familiers. La construction, les harmonies, les lignes mélodiques, tout est plus classique mais fort bien écrit et fort bien joué.

mercredi 5 août 2009

Musicalp 2009: des tubes, quelques curiosités et de petits bijoux

Entendu le 3 et le 5 août 2009 à Courchevel, dans le cadre du festival Musicalp, de la musique de chambre, avec un mélange plutôt réussi de grands classiques et de pièces plus rares. Parmi les meilleurs souvenirs que j'en garderai:

  • Les Soirs Étrangers de Louis Vierne (surtout connu comme organiste), une série de pièces pour piano et violoncelle qui évoquent le meilleur de la musique française d'avant-guerre (côté références, on pense à Ravel, Albeniz ou Fauré). Superbe interprétation d'Yvan Chiffoleau et Jacques Gauthier. On se demande un peu pourquoi tant de violoncellistes limitent leur répertoire à la musique romantique allemande et n'exploitent pas davantage la musique française pour violoncelle et piano qui comporte d'autres trésors méconnus (Magnard, Widor, et bien d'autres)
  • Introduction et Allegro de Ravel pour harpe, flûte, clarinette, et quatuor à cordes, dans une sublime version d'Isabelle Perrin, une des meilleurs spécialiste du répertoire français pour harpe, et de ses amis, toute en finesse et en couleurs
Beaucoup d'autres bons moments, comme un quintette en sol mineur de Mozart plein d'émotion, un nocturne pour piano, violon violoncelle de Schubert proche de la perfection absolue. D'autres oeuvres suscitent davantage la curiosité que l'admiration (je parle là du répertoire et non des interprètes dont le niveau général est excellent), comme un trio pour clarinette, violoncelle et piano du jeune Glinka.

D'autres concerts sont programmés jusqu'au 19 août: si vos vacances vous emmènent pas trop loin de Moutiers ou des stations des des trois vallées, vous pouvez consulter le programme. Les concerts sont gratuits mais victimes de leur succès et l'auditorium du Jardin Alpin n'étant pas immense, il vaut mieux arriver un peu à l'avance si l'on veut éviter d'être assis sur une marche.

mardi 14 juillet 2009

Les introuvables de la mélodie française par L'Oiseleur des Lonchamps

L'Oiseleur des Longchamps et Jeff Cohen nous offrent trois vidéos supplémentaires tirées de leur concert du 14 mai dernier à Rome. D'abord la Chanson d'Ophélie d'Ernest Chausson:

Et puis la Flûte de Jade de Jacques de La Presle:

Enfin le Héron Blanc d'Armande de Polignac:

Ces deux dernières mélodies sont rarissimes au concert, et inédites en disque. Bravo et merci aux artistes !

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jeudi 9 juillet 2009

L'Oiseleur des Lonchamps en concert

Après La Captive de Berlioz, voici une autre extrait vidéo d'un concert de L'Oiseleur des Longchamps. Il est accompagné par Jeff Cohen et chante L'Anneau, une mélodie de Frédéric Chopin qu'on entend pas souvent en français:

Cette vidéo a été capté le 14 mai dernier à la Villa Médicis. La prise de son est celle du micro du caméscope, elle est trop réverbérée et ne fait pas justice aux interprètes. Malgré tout, c'est le pâle reflet de ce qui a du être une soirée parfaitement délicieuse qui nous est ici offert. Ce concert permettait d'entendre quelques rare mélodies française, comme Ma Première Lettre de Cécile Chaminade:

dimanche 21 juin 2009

Nuit(s) de la percussion à Grigny du 23 au 27 juin 2009

Cette année, la Nuit de la percussion de Grigny (dans l'Essone) devient Nuits car elle s'étalera sur cinq soirées. Au programme: du jazz, du contemporain, de la musique ancienne, de la musique traditionnelle de tous les continents, bref plus ou moins tout ce qu'on peut faire en tapant, en frottant, soufflant, en grattant cette multitude d'instruments qui sont souvent aussi fascinants à regarder qu'à entendre. Le programme détaillé est ici. Le 24 juin on pourra entendre des percussions avec tout un orchestre symphonique autour (l'Orchestre Moderne) dans un programme américain: Bernstein-Copeland-Williams-Elfman.

lundi 15 juin 2009

Concert du duo Duo Regnaud-Kaddour à l'ENS mercredi 17 juin 2009

Ce "concert-rôdage" aura lieu dans la salle des Actes de l'Ecole Normale Supérieure (45 rue d'Ulm), le mercredi 17 juin 2009 à 21h.

Programme (piano à quatre mains):
- Schubert: Variations en la bémol majeur
- Brahms: Danses hongroises
- Debussy: Prélude à l'après-midi d'un Faune (transcription de Ravel)
- Bizet: Jeux d'enfants
- Saint-Saëns: Carnaval des animaux (extraits)

Le même programme sera re-donné à Mainz (en Allemagne).

vendredi 5 juin 2009

Brahms, Rossini et Mel Bonis par Ut Cinquième

Pour sa prochaine série de concerts en juin 2009, l'orchestre Ut Cinquième, sous la direction de Xavier Saumon, propose deux classiques (l'ouverture de Guillaume Tell et la deuxième de Brahms) et une rareté: une valse espanole de Mel Bonis, compositrice française (1858-1937). Ceux qui n'ont jamais entendu parler de Mel Bonis peuvent notamment découvrir des extraits de disques en streaming sur musicme. Ce que j'ai écouté regardait vers le 19e siècle romantique plus que vers le 20e siècle aventureux mais c'est fort bien écrit, avec les harmonies raffinées et le  sens du détail qui caractérisent la musique française, surtout à cette époque. La sonate pour violoncelle et piano notamment constitue un ajout plus que bienvenu à un répertoire qui n'est pas pléthorique (surtout si on se limite au romantisme allemand, ce qui est bien trop souvent le cas). Bref, je ne suis pas le mieux qualifié pour parler de cette musique, mais je me suis laissé dire que Xavier Saumon, qui dirigera Ut Cinquième pour ses concerts, est en train d'écrire quelque chose comme une thèse de doctorat consacré à Mel Bonis, et on ne peut pas douter qu'il donnera une interprétation aussi inspirée que réfléchie, et qu'il emmènera l'orchestre sur les mêmes somments qu'en mars 2008, lors d'un mythique programme Schumann-Bruckner dont on peut écouter une partie sur le site d'Ut Cinquième. Ce programme Brahms-Rossini-Bonis sera donné les 25, 27 et 28 juin à Paris (voir ci-dessous) mais aussi le 5 juillet au théâtre de Ménilmontant dans le cadre d'un festival.

Trève de bavardages: venez nombreux !

lundi 1 juin 2009

L'Oiseleur des Lonchamps chante "La Captive" de Berlioz

Voici comme promis un extrait du concert Jacques de La Presle du 27 mai dernier (d'autres suivront peut-être). Il s'agit de La Captive, paroles de Victor Hugo, musique de Hector Berlioz, avec L'Oiseleur des Lonchamps (baryton) Mary Siciliano (piano) et Nadine Deleury (violoncelle).

jeudi 28 mai 2009

Hommage à Jacques de la Presle (27 mai 2009)

Entendu hier, un concert voix violoncelle piano au temple de l'Etoile à Paris, avec l'excellent L'Oiseleur des Longchamps (baryton), dans un programme on ne peut plus rare car il permettait d'entendre des mélodies de Jacques de La Presle, qui sont encore plus rarement données que celles de Gabriel Dupont (dont pourtant les Carnets sur Sol font une publicité éhontée), mais aussi d'autres pièces rares de Pierre de Bréville, Armande de Polignac, Pierre Thilloy, Théodore de Lajarte, Antony Choudens. Sans compter d'illustres inconnus comme Hector Berlioz ou Georges Bizet

Je vous renvoie au billet de Simon Corley sur ConcertoNet pour une présentation plus exhaustive. L'enthousiasme modéré du critique peut hélas s'expliquer sans peine par la qualité dramatique de l'acoustique du temple de l'Etoile, qui noyait le piano et faisait disparaître le violoncelle dans un brouillard de résonance dont l'épaisseur n'avait d'égal que la dureté des bancs. Par une sorte de miracle dont seule la diction parfaite de L'Oiseleur des Longchamps est capable, on percevait très bien toutes les paroles.

Ayant enregistré le concert, j'ai été surpris par la grande différence entre ce qu'on entend sur la bande: le son du violoncelle est chaud et timbré, l'équilibre entre les trois musiciens est parfait, et ce que j'ai entendu hier au soir, étant placé seulement à 6 ou 7 mètres des musiciens: tout était brouillé, cotonneux, on devinait plus qu'on entendait le violoncelle. C'est un triste constat que j'ai pu faire lors de nombreux concerts avec Ut Cinquième: une salle de concert est un instrument de musique, et la qualité du concert dépend de manière cruciale de la qualité de cet instrument. Et les églises parisiennes, quelles que soient leurs qualités architecturales, sont pour la plupart d'entre elles de très pauvres instruments de musique. Que n'a-t'on pu entendre les mêmes interprètes dans le même programme salle Gaveau ou encore à l'auditorium du Louvre ! Nous aurions pu mieux goûter les nuances de ces mélodies françaises dont l'émotion tient souvent à des détails impalpables, et la grande qualité des interprètes.

Compte tenu de ce handicap, il faut reconnaître un certain mérite au public qui est venu nombreux, a écouté de manière très attentive, sans interrompre les pièces d'un cycle, et pour finir a énergiquement réclamé deux bis, dont la Habenara de Carmen, plutôt inhabituelle mais très réjouissante dans un arrangement baryton-violoncelle-piano.

Il faut aussi, last but not least, saluer la redécouverte des mélodies de La Presle, qui ont leur place dans le répertoire à côté de celles de Fauré, Ravel, Debussy mais aussi Honegger, Widor, Dupont, Hahn, et tant d'autres. Et souhaiter que le projet de les graver au disque se concrétise.

lundi 25 mai 2009

L'ensemble Charles Koechlin fête ses cinquante ans

Samedi 13 juin 2009 à 15h00

Temple Saint Marcel

24, rue Pierre Nicole – 75005 Paris

(RER : Port Royal)

Concert du cinquantenaire

de

l'Ensemble Instrumental Charles Koechlin

 

B. BARTOK                Danses roumaines

                                      transcription pour quintette à vent

 

A. DVORAK                Quintette à vent en fa majeur

                                      transcription du quatuor américain

 

          

C. KOECHLIN            Trio

                                      pour flûte, clarinette et basson

 

W-A. MOZART           Quintette en mi bémol majeur KV 452

                                      pour piano et vents

 

Un cocktail sera donné à l’issue du concert

pour fêter le cinquantenaire de l’ensemble

 

Libre participation aux frais

mercredi 20 mai 2009

Intégrale des sonates de Schubert à l'Archipel

Alfref Brendel a maintenant pris sa retraite, mais heureusement nous ne manquons pas de bons pianistes pour jouer Schubert. Du 18 au 26 mai, l'Archipel propose une intégrale des sonates pour piano avec des interprètes tout à fait recommandables: Hélène Couvert, Christie Julien, Alexandre Léger, Ferenc Vizi, Sodi Braide et Rebecca Chaillot. De quoi s'enivrer des divines longueurs schubertiennes.

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