Mot-clé - Claude Debussy

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lundi 6 mai 2019

Hahn, Dessy, Debussy par le Quatuor Tana

Ouï samedi dernier à Bourron-Marlotte dans le cadre des Rencontres musicales de Seine et Marne organisées par ProQuartet, un concert du Quatuor Tana avec trois oeuvres de Reynaldo Hahn, Jean-Paul Dessy et Claude Debussy au programme.

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mercredi 29 novembre 2017

Mozart, Brahms, Debussy par Axia Marinescu

 Nos lectrices qui ont une si grande culture et une si bonne mémoire se souviennent certainement de la pianiste Axia Marinescu dont nous avons parlé ici et , et qui a assuré la première audition de ma pièce J'ai tant rêvé par vous avec L'Oiseleur des Longchamps et Aurélie Sabine Revault d'Allonnes. C'est toujours avec plaisir que nous retournons l'écouter, dans un programme plutôt classique mais choisi avec soin et exécuté avec une exquise sensibilité.

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vendredi 10 octobre 2014

Hokusai et Debussy

affichehokusai.jpgEn marge de l'exposition Hokusai au Grand palais, la Maison de la Culture du Japon propose deux récitals Debussy et Hokusai, jeudi 16 octobre et samedi 18 octobre. La MCJP est malheureusement avare de détails quand au programme de ces soirées, dont on comprend seulement qu'il comprendra des oeuvres pour piano interprétées par Heyoung Park, Madoka Fukami, Michel Béroff, Marie-Josèphe Jude, Kana Okada, CreaSion (sha­ku­ha­chi), Georges Pludermacher et commentées par Théophile de Wallensbourg, lequel est présenté comme rien moins que com­po­si­teur, pein­tre, essayiste et poète.

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mercredi 13 février 2013

Concert-lecture du quatuor Tana à Paris

Hier soir à un concert-lecture privé organisé un mécène parisien. Ambiance conviviale et bon enfant. Les musiciens du quatuor Tana, tout juste revenus de Rome où ils jouaient la veille à la Villa Medicis (la vie de musicien est un sacerdoce, on mesure mal à quel point), ont joué Mozart, Debussy, Pärt, Chostakovitch et Glass. Dans ce répertoire un peu plus classique que d'habitude, les Tana m'ont touché à nouveau par leur engagement total, leur chaleur communicative, leur enthousiame contagieux. Les dimensions, la et l'acoustique de la pièce où une petite quarantaine de chanceux ont le privilège de partager ces moments, l'attitude du public aussi se conjuguent pour faire de cette soirée un instant rare et précieux. Les trois derniers mouvements du huitième quatuor de Chostakovitch étaient boulversants. Et lorsque les Tana ont joué le mouvement lent du sublime quatuor de Debussy, j'ai fermé les yeux et senti le bonheur m'envahir tout entier, j'ai bien cru que j'allais me mettre à pleurer. La spiritualité dépouillée et exigeante des chorals d'Arvo Pärt m'a beaucoup parlé également. En revanche les arpèges poussifs débités au kilomètre par Philip Glass m'ont laissé parfaitement froid, en dépit de la chaleur et de la vie insuflée par les Tana dans cette musique.

rhapsodie_pour_une_dent_creuse.jpg

Entre deux morceaux, Régis Délicata lisait des extraits de son premier roman, Rhapsodie pour une dent creuse. Un livre dont je n'ai lu que la première moitité, ce qui me prive du plaisir sadique de spoïler la fin. Ce que j'ai lu est fin, enjoué, alerte, sarcastique. Delicata multiplie les interventions d'auteur, les adresses aux lecteur qu'il appelle Lucien ou même Lulu plus familièrement. C'est aussi très parisien, ça sent un peu son khâgneux par moments. Avec les bons côtés (les traits d'esprit, la culture encyclopédique passée à la moulinette, le mélange des genres et des niveaux de langage) et les moins bons (le côté un peu superficiel et l'overdose d'ironie). On en vient à souhaiter qu'une plume aussi alerte se consacre un jour à des sujets plus graves, au risque de se priver parfois du plaisir un peu gratuit d'un bon mot.

Ce fut en tout cas une soirée des plus réjouissantes, et l'on ne peut que chaleureusement remercier les hôtes de ce concert-lecture.

jeudi 5 mars 2009

Debussy, père de tout les bloggueurs

Entre 1901 et 1903, un musicien français jeune encore, brillant, anti-conformiste, déjà connu mais pas encore célèbre (il faudra attendre le succès de Pelléas pour cela) publie des chroniques musicales sous le pseudonyme de Monsieur Croche. Dans ce Monsieur Croche, Paul Valéry ne verra qu'un avatar de son Monsieur Teste, mais c'est bien plus que cela.

debussy_mr_croche.jpg

Les chroniques musicales de Debussy ne ressemblent pas à ce qu'on lit habituellement dans la critique musicale. Il ne prétend pas être l'arbitre du bon goût, celui qui distribue les bons ou les mauvais points, qui couvre de fleurs ou descend en flammes les interprètes. Il s'intéresse autant aux oeuvres qui sont jouées qu'à la manière dont elles sont jouées. Il mélange au fil de la plume des considérations théoriques, des impressions sur le vif, des plaisanteries. Il n'hésite pas à dire je, en assumant totalement la subjectivité de son propos. Le mot clé est celui d'impressions, qu'il souligne lui-même dans le premier article.

Lorsqu'il a re-publié ces textes en 1987, chez Gallimard, François Lesure a eu l'audace de les disposer par ordre chronologique, tels qu'ils ont été publiés à l'époque, et non dans la version re-travaillée par Debussy pour publication en 1926. Malgré les redites, les digressions que Debussy avait éliminées et que François Lesure a donc fidèlement rétabli, c'est sans doute le bon choix éditorial. Outre un tableau de la vie musicale il y a 100 ans à Paris, ces chroniques nous donnent une image vivante et spontanée de la pensée de Debussy. Ans, par exemple, toute l'ambiguïté de son rapport à Wagner (qui balance entre admiration et rejet) apparaît plus clairement.

Ma tendre épouse qui y a jeté un coup d'oeil (elle lit à la diabolique vitesse de 10 pages par minute) m'a dit c'est un blog, ce qui n'a pas manqué de m'interpeller, car c'est exactement l'impression que j'avais eu moi-même. Debussy n'a pas seulement inventé l'impressionnisme musical et le mode I (la gamma par tons, si vous préférez): il a aussi inventé le blog  mélomane, près de soixante-dix ans avant l'apparition d'Internet et cent ans avant l'avènement du Web 2.0. Quel génie visionnaire, tout de même. Et quelle fine plume !

jeudi 26 février 2009

Concert 1913 par l'Ensemble Intercontemporain à la cité de la musique

Dans la suite du cycle "1913" à la cité de la musique, l'ensemble inter-contemporain et la mezzo Ute Döring nous proposait un programme surtout axé sur la trilogie Viennoise Berg-Webern-Schoenberg, avec

  • Alban Berg: Quatre Pièces, op. 5, pour clarinette et piano
  • Anton Webern Six Bagatelles, op. 9, pour quatuor à cordes
  • Claude Debussy Syrinx, pour flûte
  • Charles Ives Quatuor à cordes n° 2. III.The Call of the Mountains
  • Maurice Ravel Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, pour mezzo-soprano et neuf musiciens
  • Arnold Schönberg Pierrot lunaire
La mise en scène est conçue pour que les premières pièces s'enchaînent, ce qui est vraiment une bonne idée: pas d'applaudissement ou autres bruits parasites pour distraire notre attention. Les pièces de Berg pour clarinette, que je découvre, sont de petits bijoux. Quant aux bagatelles de Webern, la salle des concerts de la cité de la musique est peut-être un peu grande pour qu'on en profite bien: elles sont fort bien jouées, par des musiciens qui ont l'habitude de jouer ensemble (et de jouer ce type de répertoire) mais ne constituent pas un "vrai" quatuor. Le quatuor de Charles Ives est complètement inclassable: au début les quatre musiciens jouent simultanément des parties différentes, comme s'ils étaient chacun dans son coin. Un tour de force contrapunctique. Puis un grand crescendo amène un sommet (le sommet de la montagne) puis une fin apaisée, aux harmonies extrêmement subtiles.

Ensuite ce sont les mélodies Ravel, entendues pas plus tard qu'hier dans la réduction pour voix et piano. Superbe interprètes, même si Ute Döring n'a pas la sensualité de Stéphanie d'Oustrac ni la même clarté dans la diction.

Après ces amuses-gueules tout à fait délectables, et un entracte, on passe au plat de résistance avec le Pierrot lunaire. Assez curieusement, la notice des programmes mentionne deux fois Boulez et son Marteau sans maître: c'est un peu comme si on parlait des symphonies de Beethoven en écrivant Anton Bruckner s'en est beaucoup inspiré, il a lui aussi écrit neuf symphonies et utilisé la forme sonate dans le Finale et le mouvement lent. Quoi qu'il en soit, on trouve dans Pierrot Lunaire une ironie, un charme viennois et décadent qu'on chercherait en vain dans le Marteau sans maître. C'est dans ce Pierrot Lunaire qu'Ute Döring déploie vraiment son talent. Je ne saurais trop dire comment elle a travaillé le fameux sprechgesang, ce chanté-parlé inventé par Schoenberg qui a fait couler tant d'encre, mais le résultat est très convaicant: on distingue bien la hauteur des notes, et le timbre est un mélange de voix parlée et de voix chantée. Si la couleur qui domine est comme il se doit une blancheur blafarde, on distingue bien d'autres couleurs dans chaque pièce, des contrastes, des ruptures. Le tout est très expressif, ou peut-être devrais-je dire expressionniste ?

De retour, discussion dans le métro pour savoir si ces oeuvres écrites il y a presque 100 ans sont contemporaines ou non. Le problème qu'il y a à les définir comme contemporaines est qu'on fige la notion de contemporain, et qu'on la restreint en quelque sorte à un style de musique particulier. C'est un débat qu'on a déjà eu dans ce journal, et ma préférence va à une définition plus neutre musicologiquement, et surtout plus ouverte: la musique contemporaine est l'ensemble de tout ce qui a été écrit durant ces 50 dernières années. Qu'on aime ou non leur musique, Schoenberg et Webern appartiennent désormais au répertoire, et leurs oeuvres sont devenus des classiques qu'on reprend de génération en génération.

mercredi 25 février 2009

Récital "1913" par Stéphanie d'Oustrac et Pascal Jourdan à la cité de la musique

La cité de la musique organise tout un cycle de concerts sur "1913, année de la rupture". Hier soir, la mezzo-soprano Stéphanie D'Oustrac et le pianiste Pascal Jourdan nous ont proposé une sélection de mélodies françaises écrites en 1913, certaines très connues et d'autres beaucoup plus rares. Au menu:

  • Jacques de La Presle: quatre mélodies. Une rareté, donnée en présence de la petite-fille du compositeur qui tente de faire revivre sa musique. Comme celle de Fauré, celle-ci reste très sage harmoniquement, avec de belles couleurs, notamment lorsque l'accompagnement du piano se déplace dans l'aigu.
  • Darius Milhaud: Trois poèmes en prose de Lucile de Chateaubriand.  écrites à l'âge de vingt ans, ces mélodies sont déjàt rès personnelles et très modernes, et pas sentimentales pour deux sous.
  • Maurice Ravel: on entend d'abord des pièces pour piano (à la manière de Borodine, Chabrier, etc). Le jeu de Pascal Jourdan n'a rien d'extravagant mais sa délicatesse de toucher correspond bien à la musique française,  et il respecte le texte scrupulusement (que demander de plus ?). Ensuite ce sont Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, délicat chef-d'oeuvre de celui qui avait déjà atteint la pleine maturité de son style avec Daphnis et Cholé.
  • Claude Debussy: Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, dont deux sur les mêmes texte que Ravel, d'une écriture beaucoup plus sobre mais pas moins efficace.
  • Lili Boulanger: Clairières dans le ciel. Si l'on reconnaît l'influence de Franck, Debussy ou Fauré dans telle ou telle pièce, ces mélodies raffinées et pleines de charme sont la révélation de de la soirée.
  • Gabriel Fauré: Nocturne n°11 pour piano, plutôt une élégie qu'un nocture à vrai dire, avec des harmonies tendues, dissonnantes, douloureuses assez inhabituelles chez Faurée, et une conduite des voix intermédiaire qui fait penser aux intermezzi de Brahms.
  • Louis Vierne: Stances d'amour et de rêve. Les deux premières mélodies font penser à Fauré ou Duparc, celle qui termine le concert (Le Galop) est une furieuse toccata pour piano, au-dessus de laquelle Stéphane d'Oustrac déploie toute sa puissance vocale.

En bis, on a droit à Chloris de Reynaldo Hahn, un délicat pastiche de musique baroque qui commence par une citation du célèbre aria de Bach (pour ceux qui seraient curieux de l'entendre, on peut la trouver sur Youtube chantée par P. Jaroussky), un pur moment de bonheur.

Quelques mots sur les interprètes: Stéphanie d'Oustrac a une belle présence en scène (l'habitude de l'opéra certainement). Elle dispose avec sa voix d'un superbe instrument d'une souplesse et d'une précision impressionantes. De la puissance, des aigus à volonté, mais aussi des pianissimos à couper le souffle. Une diction parfaite (on distingue chaque mot ce qui n'est pas si fréquent avec les voix féminines). Le tout au service d'un sens dramatique consommé, qui raconte chaque mélodie comme une histoire avec son rythme, ses personnages, ses coups de théâtre. Quant au pianiste Pascal Jourdan, si la fantaisie n'est sans doute pas sa première qualité, il déroule sous les pieds de la mezzo un tapis sonore moelleux et l'enveloppe dans un délicat voile de gaze. Au final, ne chipotons pas, ces deux artistes nous ont offert un magnifique récital, comme on aimerait en entendre plus souvent.

Si la rupture annoncée dans le programme n'est guère perceptible dans cet instantané de la mélodie française en 1913, on y trouve les meilleures qualités de la musque française: le raffinement des harmonies, la délicatesse des couleurs, le soin apporté aux détails.

mercredi 18 février 2009

Un fond de paysage triste et glacé...

Claude Debussy l'a soigneusement indiqué sur la partition de son 6è prélude pour piano, Des pas sur la neige: ce rythme doit avoir la valeur sonore d'un paysage triste et glacé. Mettons donc le métronome au rancart, et contemplons nos jardins enneigés (en ce moment ça n'est pas la neige qui manque) pour trouver la bonne pulsation.

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dimanche 14 décembre 2008

Récital de Mae Heydorn et Fériel Kaddour le 17 décembre 2008 à Paris

Mae Heydorn, dont les lecteurs de ce journal ont déjà entendu parler, est une belle grande brune au timbre riche et légèrement cuivré, particulièrement à l'aise dans la musique romantique allemande. De plus elle a une prononciation parfaite dans cette langue car c'est sa langue maternelle paternelle (merci Eric :). Est-elle aussi convaincante dans la mélodie française (Debussy, Hahn) ? C'est ce que vous pourrez savoir si vous assistez au concert de mercredi prochain, dont je transmets l'invitation telle quelle:


Bonjour à tous,

j'ai le plaisir de vous informer que la mezzo Mae Heydorn et moi-même donnerons un concert ce mercredi 17 décembre, à 20h30. Ma soeur Hinde Kaddour, comédienne, se joint à nous pour lire quelques poèmes.

Programme:

  • Debussy: Chansons de Bilitis, Fêtes galantes (extraits)
  • Hahn: D'une prison, L'heure exquise
  • Schubert: An die musik, Die junge Nonne, An den Mond
  • Schumman: Die Lotosblume, Freisinn, Mein Herz ist schwer
  • Brahms: 3 Volklieder, Von ewiger Liebe

Ce concert aura lieu à l'Eglise St-Marcel: 24 rue Pierre Nicole, 75 005 Paris. RER Port-Royal / bus 91-38. Entrée: 10 euros (tarif réduit: 8 euros).

Vous trouverez l'affiche du concert en fichier joint de ce mail. Nous serons toutes les trois très heureuses de vous y retrouver!

Bien à vous, Fériel Kaddour


mercredi 3 décembre 2008

Debussy: Nocturne en ré bémol

Lorsqu'on parle de Nocturne à propose de Debussy, on pense aux trois Nocturnes pour orchestre (Nuages, Fêtes et Sirènes), dont on connaît également la version pour deux pianos qu'on doit à Maurice Ravel.

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samedi 4 octobre 2008

Messiaen à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille

L'opéra de Paris, qui a créé le Saint François d'Olivier Messiaen, ne pouvait pas rester en marge des festivités du centenaire. Faute d'une nouvelle production de son opéra, ou de concerts symphoniques (à l'exception d'Un Sourire qui sera donné en novembre salle Pleyel) c'est un cycle de musique de chambre (et musique pour piano) Hommage à Messiaen que nous propose cette semaine la prestigieuse maison.

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mercredi 20 août 2008

Devoyon, Murata: musique française pour deux pianos

Le journal de Papageno vous offre une exclusivité car le disque dont nous parlons aujourd'hui n'est pas encore disponible en France. Il comporte En blanc et noir de Debussy, Musique pour deux pianos de Merlet et en plat de résistance, les Visions de l'Amen de Messiaen, enregistrés au Japon par Pascal Devoyon et Rikako Murata pour le label Regulus.

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mercredi 4 juin 2008

Debussy: Correspondance

Publié chez Gallimard en un gros pavé de 2300 pages: la correspondance de Claude Debussy.

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mercredi 22 août 2007

Disque: Debussy en miroirs, par Dana Ciocarlie

Il y a beaucoup de pianistes (y compris de grands professionels) pour qui le répertoire s'arrête à Ravel et Debussy. Pour cet album paru chez Triton, Dana Ciocarlie au contraire a choisi Debussy comme un point de départ.

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mercredi 23 mai 2007

Deux préludes de Debussy

Posté aujourd'hui sur le site Scoreexchange (lien mis à jour le 3 mai 2017), l'orchestration de deux préludes de Debussy: La célèbre Fille aux cheveux de lin (numéro 8) et Voiles (numéro 2), moins connu, qui est tout entier construit autour d'une gamme par tons (do ré mi fa# sol# la# do, six tons entier et aucun demi-ton). Des couleurs harmoniques qui donnent un avant-goût de celles de Messiaen...

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