Mozart, Brahms, Debussy par Axia Marinescu
Par Patrick Loiseleur le mercredi 29 novembre 2017, 10:20 - Concerts - Lien permanent
Nos lectrices qui ont une si grande culture et une si bonne mémoire se souviennent certainement de la pianiste Axia Marinescu dont nous avons parlé ici et là, et qui a assuré la première audition de ma pièce J'ai tant rêvé par vous avec L'Oiseleur des Longchamps et Aurélie Sabine Revault d'Allonnes. C'est toujours avec plaisir que nous retournons l'écouter, dans un programme plutôt classique mais choisi avec soin et exécuté avec une exquise sensibilité.
Ça se passait à Sainte-Croix des Arméniens (au coeur de Paris) le 24 novembre dernier.
On commence par Mozart et la Sonate en la majeur K 331, celle qui se termine par la célébrissime Marche Turque que le gosse de votre voisin du dessus a certainement massacré pendant 6 mois, à votre grande exaspération. Replacée dans le contexte d'une sonate entière, avec ses mouvements lents et rapides, cette merveilleuse inventivité mozartienne qui nous surprend en permanence et nous émeut sans nous brusquer, il devient fort délectable, ce Rondo Alla'Turca.
Viennent ensuite les Intermezzi op. 118 de Brahms. Musique de la maturité, d'un raffinement extrême tout en cherchant un certain dépouillement. Musique apaisée et méditative, sans aucune nostalgie pourtant, exécutée avec toute la délicatesse souhaitée par Axia Marinescu.
Et puis viennent les merveilleuses Images de Debussy (premier livre), une musique qui m'emballe beaucoup plus que celle de Brahms, allez savoir pourquoi. Le piano se fait orchestre, il nous emporte bien loin, comme un trois-mâts sur l'Atlantique....
Et en dessert, une petite douceur avec les Scènes d'Enfants de Schumann.
Axia Maxinescu n'a pas seulement un sourire à faire pâlir d'envie Miss Roumanie, elle a aussi et surtout une grande sensibilité de musicienne, un jeu chaleureux et passionné qu'on apprécie encore plus si l'on ferme les yeux et qui font de chaque nouveau récital un moment charmant.