Terminator violoniste
Par Patrick Loiseleur le samedi 28 mars 2009, 17:08 - Humeur - Lien permanent
Terminator violoniste, c'est le nom de l'article consacré par Jacques Borsarello sur le site Alto en ligne à ce robot mis au point par Toyota et qui joue du violon:
Coiffé de sa casquette rouge "SUD Altos - défendez votre droit à la fausse note", l'altiste voit dans ce robot musicien une menace pour la profession. Les fidèles lecteurs du journal de Papageno se souviendront qu'on a déjà parlé de ces robots musiciens. La profession de musicien est-elle vraiment menacée par les machines ? Tout ça n'est guère crédible. Ces robots ne sont pas différents d'une chaîne hi-fi, dans le sens où ils ne peuvent que reproduire une musique pré-enregistrée. Est-ce que le 33 tours ou le CD audio ont tué la profession de musicien ? Bien au contraire, en diffusant la musique auprès du plus grand nombre, ils contribuent à développer la culture et le goût pour la belle musique et à remplir les salles de concert. Le plaisir du concert est celui d'une rencontre et d'un échange entre les artistes et le public. Qui aurait envie de payer une place pour regarder un robot jouer de la guitare ? Ou encore pour admirer un ballet de robot-danseurs ?
La comparaison homme-machine dans le domaine de la musique classique peut inspirer d'autres réflexions, pas des plus confortables d'ailleurs. Les conservatoires fabriquent en série des musiciens dont le talent se limite à exécuter les œuvres du répertoire, et qui sont le plus souvent incapables d'improviser ou de composer. Bon nombre d'entre eux manifestent une indifférence marquée, voire une hostilité franche au répertoire contemporain et aux compositeurs vivants. L'omniprésence du disque qui place les musiciens sous le parrainage écrasant de leurs aînés glorieux, les Rostropovitch, Oistrakh et autres Horowitz, les incite à minimiser les risques et à chercher avant tout à reproduire la partition et les traditions interprétatives
qui vont avec, quelques erronées qu'elles puissent être, le plus exactement et le plus fidèlement possible. Quant au public, il est prié de se tasser sans bouger dans ses fauteuils et d'observer un silence digne d'un studio d'enregistrement jusqu'au moment de la délivrance ou est de bon ton d'applaudir comme des robots. Toute forme d'interaction avec les musiciens (comme on le voit pourtant fréquemment dans les concerts de Jazz ou de pop/rock) est à proscrire. En définitive, qui sont les véritables automates ?
Par ailleurs on peut et on doit saluer la prouesse des ingénieurs qui ont mis au point une telle machine. Voilà au moins un travail créatif et innovant. Bravo les artistes !
Commentaires
Pas sûr qu'il passe en élémentaire avec un tel sens du phrasé!
C'est sûr on devrait le mettre à l'alto :-P
Espèce de compositeur !
qui c'est qui trolle maintenant ?
> qui c'est qui trolle maintenant ?
Ce sera pas moi en tout les cas car j'adore la comparaison entre les robots et les jeunes musiciens... ;-)
Ceci étant dit, le jour ou un orchestre de robots fera la 5è de Beethov, même si c'est musicalement totalement nul, les gens s'arracheront les places pour le "spectacle"... 2020 ? 2030 ? 2060 ? ... 2015 ?
J'ai dans mon salon un robot qui peut jouer la 5e de Beethoven à la perfection (et aussi plein d'autres morceaux). Il y a marqué "Denon" et "Altec Lansing" dessus...
Je pense aussi que les gens s'arracheront les places.
Il suffit d'une bonne campagne promotionnelle sur un média de masse et prévoir des jolies lumières, peut-être quelques vidéos projetées et le tour est joué.
Ce qui compte pour un concert "live", ce n'est pas tant le rapport public/ musiciens et l'émotion que le public peut en tirer, une chaîne hi-fi peut suffisamment jouer ce rôle, mais c'est ici l'aspect social qui joue un rôle primordial et le fait de pouvoir dire à ses amis ou collègues : "je suis allé au concert samedi".
Le concert devient un produit marketing. Aux organisateurs de spectacle de proposer le bon produit correspondant au marché ciblé. Les robots ont tout autant leur place que les comédies musicales ou André Rieu ou Ut cinquième ou Casadesus etc.
Pour limiter la place des robots ou d'André Rieu (ça rejoint l'article de "Tatoue-moi"), il faut penser ou repenser l'éducation musicale mais je crois que les cours de musique au collège ont été supprimés. Je n'ose y croire...
Froid dans le dos.... Je préfère autant le HAL de Kubrick qui chante "Au clair de la Lune" quand on le déconnecte.
Oui, s'arracheront les places... une fois.
Avant de paramétrer les facultés de microimprovisation collective d'un orchestre, les défaillances émouvantes (pourquoi croyez-vous qu'il y a des cors dans les orchestres ?), il va falloir plancher encore quelque temps.
Des cors dans un orchestre ! Mais il n'y a que ça ! des cors qui prennent leur pied, des cors de rêve, des cors-porcs à Tiste, décor de chasse ... et quand le public n'en a pas assez, que réclame-t-il ? en cor ! en cor ! en cor !
Blague à part il doit y avoir un vrai marché pour le robot corniste qui chope le mi aigu à tous les coups...
Et si on parlait des futurs journalistes/chroniqueurs robots ? Des articles pondus en batterie par des ordinateurs, ça pourrait être sympa ! Dans le Sud, dans le Nord etc..... Espérons que ces mêmes " ingénieurs de génie" vont se précipiter sur leurs calculatrices pour nous fabriquer de tels robots qui seront sans complexe ni frustration par rapport à l'art et à ses acteurs.
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Thème
[[Le commentaire de Sud Altos,]]
Concession
[[en dépit de quelques errance typographiques]]
Prédicat
[[marque d'emblée une conception visionnaire du commentaire de carnet loiseleurois.]]
<END COMM> <MODE="AUTOPOST">
(Reste plus qu'à essayer avec un compte-rendu de concert...)
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Mais qu'est-ce que vous avez contre les Robault qui jouent de l'alto ?