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jeudi 20 novembre 2008

Concert Gérard Grisey par l'itinéraire le 25 novembre 2008 à Paris

L'ensemble itinéraire, avec en soliste Emmanuel Haratyk (alto), donnera en concert le mardi 25 novembre 2008 à l'auditorium St Germain un portrait de Gérard Grisey où l'on pourra entendre:

  • Vortex temporum

Flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle et piano

  • Stèle

Deux percussions

Alto - version avec résonateur

(version imprimable de l'affiche)


Compte-rendu express après le concert:

  • le Prologue de Grisey existe dans deux versions, une pour alto tout seul, une pour alto avec un ensemble de résonateurs acoustiques et électro-acoustiques. La version donnée ce soir comportait desrésonateurs virtualisés c'est à dire en clair qu'un micro était posé l'alto d'Emmanuel Haratyk, le son retraité par ordinateur et les résonances ainsi obtenues diffusées par cinq haut-parleurs situés sur scène derrière l'altiste. L'ensemble sonne plutôt bien compte tenu de l'acoustique extrêmement sèche de l'auditorium Saint Germain. Le son des résonateurs fait surtout penser à des instruments de percussion métalliques dans hauteur déterminé: gong, enclume, triangle, steeldrum (plus précisément, au son de ces instruments après l'impact, lorsqu'on les laisse vibrer). S'il faut saluer la performance remarquable d'Emmanuel Haratyk (il y a peu de virtuoses capable de jouer cette pièce très exigeante), je la trouve un tout petit peu trop sage et raisonnable. Le côté fou, complètement déjanté de ce Prologue pourrait être davantage mis en avant, mais c'est plus une question de goût personnel qu'un jugement de valeur de ma part !
  • Stèle pour deux grosses caisses est vraiment le type de pièce qu'il faut écouter au concert et non au disque. Dans un grand crescendo savamment mené, tous les modes de jeux sont exploités: avec les mains, avec une brosse, avec des baguettes, avec le bois des baguettes, avec des fouets, sur le bord, au centre du tambour. Les lumières suivent cette progression: on démarre dans une quasi-pénombre pour finir dans un rouge éclatant.
  • Quant à Vortex Temporum, le plat de résistance de ce concert, c'est comme son nom l'indique un véritable tourbillon qui nous entraîne de manière irrésistible durant quarante-cinq minutes. Quatre cordes du piano sont (dés)accordées d'un quart de ton, ce qui permet des harmonies étranges et très riches. Ces harmonies sont très largement statiques, mais c'est là vraiment un trait caractéristique de la musique spectrale. Les autres instruments jouent d'ailleurs largement dans la résonance du piano, qui s'offre une spectaculaire cadence. Bien que formellement divisé en trois mouvements, c'est vraiment d'un seul souffle et d'un seul tenant que l'itinéraire a donné cette pièce qui est un des piliers de son répertoire et sans doute en passe de devenir un classique.