La Septième de Bruckner par Ut Cinquième

L'Orchestre Ut Cinquième est heureux et fier de vous convier à écouter la Septième Symphonie d'Anton Bruckner, sous la direction de David Molard, les 1er, 3 et 4 décembre prochains à Paris. Cela se passe à Notre-Dame-du-Liban à 21h les jeudi 1er et samedi 3 décembre, et à Saint-Denys-du-Saint-Sacrement à 16h le dimanche 4 décembre.

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Il y a tant à dire sur cette belle et singulière symphonie que je ne sais pas où commencer. C'est celle qui permit à Anton Bruckner de connaître enfin le succès, à soixante ans passés. Elle est spécialement célèbre pour son mouvement lent, écrit à la mémoire de Richard Wagner et qui constitue sans doute une des plus belles pages de tout le répertoire symphonique. Tout en se conformant à la forme sonate héritée de Beethoven, et aux règles classiques de l'harmonie et le contrepoint, c'est ausi une oeuvre éminement personnelle et originale. Ses dimensions monumentales (près de soixante-dix minutes) ont parfois découragé ses contemporains, mais elles n'effraient plus les orchestres ni le public de nos jours. 

Je posterai sans doute une analyse de cette symhponie dans ce Journal un jour (et cela risque d'être plutôt long, même avec un billet pour chaque mouvement). En attendant, je vous invite à lire cette introduction rédigée par notre contrebassiste. Et en préparation de ces concerts j'ai surtout envie de partager avec vous un poème écrit il y a quelques années, sous d'autres cieux et en d'autres circonstances, et inspiré par l'écoute de l'Adagio de la Septième de Bruckner:

 

 Septième symphonie

 

Comme un adagio de Bruckner
Ma vie s'étire interminablement
C'est une élégie sans fin
Mes yeux sont secs d'avoir trop pleuré
Je n'ai même plus la force d'être triste
La musique seule coule en moi
Elle me traverse de part en part
Le temps n'existe plus
Tout n'est que cendres et lamentations
Les contrebasses et le tuba pénètrent ma chair interte

 

Mon Dieu !
Toi qui a permis qu'une telle musique existe
C'est par amour pour tes fils perdus
Quand la moindre parole pourrait nous offenser
Tu nous parles encore
Sans mots
Dans un souffle
Tu nous dis combien tu partages notre tristesse

Mon cœur se gonfle soudain de gratitude
Les échelles harmoniques m'emmènent au ciel
Je me sens prêt à pleurer enfin
Ce sont des larmes de joie
Je ne suis qu'un fétu de paille
Mes chagrins sont aussi insignifiants que moi
Mais je peux entrevoir l'infini
Deviner cette immense histoire
Dont je ne suis qu'un atome
Détachée de mon ego
Ma conscience s'envole
Se fond dans le Grand Tout
Si la mort est semblable à cette sensation
Je l'accueillerai avec joie
Avec des larmes de gratitude
Je deviendrai
Un atome d'éternité