This cannot exist !
Par Patrick Loiseleur le samedi 27 juin 2009, 12:45 - Opéra - Lien permanent
La vidéo de l'opéra de chambre Hypermusic Prologue d'Hèctor Barra est déjà en ligne. J'aime bien la musique: elle use et abus des gratouillis bruitistes, sons électroniques et autre col legno mais le résultat est tout à fait convaincant et même réjouissant à entendre, surtout dans l'impeccable réalisation de l'Inter-contemporain.
Comme on pouvait s'y attendre, le livret hyper-intello signé Lisa Randall (brillante chercheuse en physique quantique par ailleurs) manque un peu de force dramatique, de ce qui fait le miel de tout bonne pièce théâtrale: du sexe, du sang, des traîtres bien vils et des héros bien gentils. Deux chanteurs, Charlotte Ellett et James Bobby devisent gravement de problèmes métaphysiques. Ils chantent avec partition ce qui peut se comprendre car ce genre de musique ne se mémorise pas comme un air de Puccini, mais du coup on a l'impression de voir l'oeuvre en version de concert, bien qu'il y ait une mise en scène. Par moments, la conversation s'anime un peu, lorsque le baryton s'écrie
- This cannot exist !
Il ne parle pas de l'hyper-musique contemporaine, bien sûr, mais de l'existence du fameux boson W, sujet qui a depuis toujours suscité des conversations passionnées autour de la machine à café (la machine à café fréquentée par les thésards en physique théorique de l'université de Harvard, cela va de soi)
Commentaires
Ce n'est pas tant la clarté morale qui fait le livret efficace (au contraire...) que le rythme, tout bêtement. Il faut qu'il se passe des choses de façon concise, parce que le texte défile déjà moins vite lorsqu'il est chanté.
(Sinon, c'est vrai que c'est agréable, surtout par ces virtuoses.)