Concert à Sceaux: Dvorjak, Martinu, Schumann
Par Patrick Loiseleur le samedi 6 septembre 2008, 23:27 - Concerts - Lien permanent
Entendu cette après-midi à l'orangerie de sceaux: les musiciens de l'ensemble Calliopée dans un programme de musique de chambre piano et cordes.
- On commence par un quatuor pour piano et cordes en mi bémol d'Antonín Dvořák (op. 87) qui n'est pas aussi connue que le quinette ou le trio
Dumky
. Malgré toutes ses qualités de mélodiste et la construction impeccable de cette forme sonate en quatre mouvements, comme souvent chez Dvořák, cette musique n'éveille rien de spécial en moi, si ce n'est des sentiments convenus et gentiment soporifiques. Oui je sais c'est un scandale de ne pas aimer Dvořák, j'ai pourtant joué sa musique de chambre et certaines de ses symphonies, et je l'ai souvent entendu servi par des interprètes magnifiques. Mais comme TchaÎkosvki, je le trouve trop prévisible, trop académique.
- Le quatuor de Bohuslav Martinů qui suit est d'un tout autre calibre: écrit en 1942, juste après l'arrivée aux États-Unis du compositeur tchèque, c'est une œuvre concentrée, intense, pleine d'invention. On peut rapprocher ce quatuor de a sonate pour violoncelle et piano (écrite, elle, à Paris en 1940) mais il est d'une inspiration moins sombre, et se termine sur un accord majeur triomphant.
- Après un entracte c'est un grand classique (un grand romantique plutôt): le quintette de Robert Schumann, fort bien joué, un mouvement lent superbe et un finale très roboratif.
- En bis, on nous offre une Csárdás écrite par Krystokf Maratka sur des air populaires tchèques (notés au 19è siècle par madame Dolinova)
Quelques mots sur la salle, à l'acoustique peu flatteuse, de cette orangerie: beaucoup de pierre qui étouffe le son, pas de bois, peu de chaleur, et une réverbération qui brouille le son sans pour autant nimber les musiciens d'un confortable halo. C'est ce qui fait à la fois le charme et les limites des festivals: des lieux de concerts différents, dans un cadre souvent agréable, avec une acoustique souvent médiocre...
Que dire des interprètes ? Le mot qui me vient à l'esprit est: équilibre. Équilibre entre la rigueur de la préparation et la liberté sur scène, entre sérieux et passion. Les musiciens de l'ensemble Calliopée jouent la musique tchèque avec un plaisir très communicatif, et même avec amour, il n'y a pas d'autre mot. On les retrouvera bientôt dans le journal de Papageno car ils préparent un nouveau disque.
Le concert était dédié à Guy Erismann, ami de longue date du groupe Calliopée, grand connaisseur de la musique tchèque, auteur de livres sur Martinů, Dvořák et Janáček, décédé l'année dernière.
Commentaires
"Oui je sais c'est un scandale de ne pas aimer Dvořák"
Mais quand on l'écrit amoureusement avec son háček et son "a" accentué, on est tout pardonné.
"Mais comme TchaÎkosvki, je le trouve trop prévisible, trop accadémique."
Ah oui, effectivement...
C'est d'autant plus étonnant que dans sa musique instrumentale, Martinů est aussi très sage et très néo-, tout de même. Même si ses quatuors en particulier recèlent des bijoux tout à fait délectables.
Mais l'anti-spam me manque !
Désolé ! il n'est pas compatible avec dotclear 2.0 mais je vais essayer de le remettre en place.
ouaip.
pour une fois que je me plains de l'absence d'anti-spam..