Le vélib c'est trop mortel

Lu dans le Parisien ce matin: le troisième accident mortel à Vélib en 2 mois. Selon les premières informations, la victime aurait dépassé par la droite un camion dont le chauffeur ne l'a pas vu pour cause d'angle mort.

A cent mètres près, l'endroit où s'est produit l'accident est celui ou je passe tous les jours, et le précédent à 3 minutes de l'endroit où je travaille. Difficile de ne pas se sentir concerné...

Si le comportement des cyclistes est loin d'être irréprochable (j'en ai même vu qui se moquaient de moi parce que je m'arrêtais à un feu rouge), et leur conscience du danger dramatiquement absente, celui de messieurs Delanoë et Baupin, architectes en chef du gros merdier actuel qu'est la circulation parisienne, mérite assez peu d'indulgence.

  • Certains couloirs de bus sont autorisés au vélos, d'autres sont interdits, et la signalisation est tout à fait insuffisante
  • Le comportement aggressif des taxis, scooters, motos, ambulances, voitures de police, etc fait des couloirs mixtes bus-vélos une véritable jungle
  • Les voies pour vélos sont en pointillés: 100 mètres sur un parking, 200 mètres dans un couloir de bus élargi, et d'un seul coup plus rien quand on arrive sur les gros carrefours
  • Les nombreux sens uniques, conçus uniquement sous l'ère Chirac pour fluidifier le trafic motorisé, obligent les cyclistes à des détours énormes (à moins qu'ils roulent sur les trottoirs ou empruntent les sens interdits).

Loin de moi l'idée de critiquer le Vélib que j'utilise tous les jours. Je m'étonne juste qu'ils aient mis si longtemps à le faire, alors que l'exemple lyonnais montrait clairement que ça marcherait très bien. Mais la voirie n'est absolument pas adaptée aux cyclistes, et avec les travaux récents et les couloirs mixtes bus-vélos, la situation a empiré au lieu de s'améliorer. Messieurs Delanoë et Baupin, sachez-le: jamais je ne roulerai avec mes enfants dans Paris à vélo. Et le père de famille qui le ferait serait comme vous deux: totalement irresponsable.

Commentaires

1. Le mardi 24 juin 2008, 19:56 par Lavinie

C'est quoi un vélib?

2. Le mardi 24 juin 2008, 21:41 par Papageno

Chère Princesse,

Le vélib un vélo en libre service. Presque gratuit et très pratique: on le prend à Saint-Michel, on le dépose à Bastille. Il y a presque une station à chaque coin de rue.

www.velib.paris.fr/

La même chose existe aussi à Nantes, Lyon, Besançon (et aussi Barcelone je crois).

Le Vélib' a provoqué une forte poussée de l'utilisation du vélo à Paris (aussi bien avec des vélos persos qu'avec des vélib), mais la sécurité reste hautement problématique, surtout avec la manière dont la voirie est organisée (c'est à dire très mal).

3. Le mercredi 25 juin 2008, 15:46 par Eric, vélibataire

Ce n’est pas que je veux prendre la défense de la municipalité, mais j’ai cru comprendre qu’ils ne faisaient pas ce qu’ils voulaient en termes d’urbanisme.
Par exemple, lorsque vous descendez le boulmiche (c’est le boulevard Saint-Michel, Princesse Lavinie, en plein cœur du quartier Latin – So romantic…), la voie de bus est protégée tout du long sauf… devant les Thermes de Cluny, sur une centaine de mètres. Les Monuments historiques l’on empêché sous prétexte que cela dénaturerait ce site classé.
C’est la démocratie (élus locaux) bousculée par l’esprit de clan et de partisannerie (nomination, promotion…).
Même si un mort en Velib’ est un mort de trop, en politique, il faut faire attention aux critiques faites sur des actions qui sont des succès populaires.

Je profite que le cyclisme soit un sujet porteur dans ce journal pour évoquer cet autre fait divers. Ce week-end, à Montauban, un cycliste a été fauché à un passage à niveau par un train, ce même train que je devais prendre, mais avec deux heures de retard.
Pour rappel, si votre retard dépasse les trente minutes et que c’est imputable à la SNCF, celle-ci s’engage à vous rembourser le tiers du prix du billet (en bon de voyage). La SNCF a refusé d’effectuer le moindre remboursement estimant qu’elle n’était aucunement responsable de cet abruti de cycliste (c’est moi qui rajoute abruti).
Or, je vous pose la question, Madame le Procureur de la République, n’est-il pas de la responsabilité de la SCNF que de supprimer les passages à niveau ? Et, la question qui en découle, plutôt que « Payons-nous trop d’impôt ? » n’est-elle pas avant tout « Les impôts que nous payons financent-ils vraiment ce que nous voulons ? ».

Pour la petite histoire, dans le train, il a fallu que je rassure ma p’tite voisine toute jeune, toute mignonne, qui était complètement flippée à l’idée de rater sa correspondance (ben, faut pas avoir peur ma p’tite chatte, il est là toton Rico). Bref, vous l’avez compris, j’ai assuré comme un malade et j’ai pécho son 06. Comme quoi, faut toujours garder la banane !

« Il suffirait de presque rien,
Peut-être dix années de moins,
Pour que je te dise je t’aime… »*

* de Serge Reggiani (journal musical tout de même)

4. Le mercredi 25 juin 2008, 19:44 par Lucette

@ Éric

C'est toi le mec qui m'a pris la tête dimanche dans le train ?
Alors, en plus d'être lourdingue, t'es vantard.

Les types comme toi, ça me donne envie de vomir.

5. Le jeudi 26 juin 2008, 09:33 par Ericette

Ce blog commence à être très visité. Je ne pensais pas que cette petite me retrouverait ici…

Bon, vous l’aurez compris, Eric, Lucette, c’est la même personne, c’est moi, c’est Eric.
It is what French people call (je le dis en anglais vu la fréquentation internationale de ce journal) l’auto-dérision et non de la skyzophrénie (Eric le jour, Lucette en talon aiguille et bas résilles la nuit).