Être assigné à résidence n'est pas une partie de plaisir. Qui que nous soyons, cela nous prive de l'une des choses que nous aimons le plus et qui est sans doute indispensable à notre santé: la vie sociale. Cependant, bien qu'éprouvante, cette période singulière peut aussi nous offrir de grandes joies.
Le concert de création du Magnificat restera comme le souvenir d'un moment très spécial et cher à mon coeur. Le double quatuor (vocal et à cordes) a donné une belle version, avec une vraie proximité et complicité entre chanteurs et instrumentistes qui s'entend je trouve. Le public est venu relativement nombreux, si l'on tient compte des difficultés de transport. Et les personnes qui n'ont pas pu venir m'ont envoyé un nombre incroyable de messages très touchants.
Je vous propose d'en lire une sélection ci-dessous:
Créée récemment sur le modèle de "Paye ta shnek !", la page facebook Paye ta note ! recense les petites phrases, les remarques ou les gestes qui contribuent à pourrir la vie des musiciennes.
C'est avec une grande joie que j'inaugure cette semaine mon nouvel atelier de compositeur. Laissez moi t'expliquer, chère lectrice, à quel point c'est important pour moi.
Inaugurée en 1928, la Salle Pleyel était la troisième à porter ce nom (la toute première Salle Pleyel ouvrit en 1830). Comme son nom l'indique, c'est l'oeuvre d'un facteur de piano français qui fut un des meilleurs du monde et qui est aujourd'hui moribond, hélas.
"La tradition, c'est nourrir les flammes et non vénérer les cendres". C'est avec cette citation de Gustav Malher que la directrice du Centre de Musique Baroque de Versailles a annnoncé des choix audacieux pour la saison 2016-2017. Tout d'abord l'orchestre des Violons du Roy va acquérir des violons électriques Viper à 7 cordes et faire appel à Stéphanie Valentin (photo) pour compléter la formation de ses musiciens. Par ailleurs David Guetta a été embauché comme consultant pour la partie synthétiseurs et boîtes à rythmes. "Je pense que Marin Marais, qui écivait des suites danses, se serait passionné pour l'électro s'il avait vécu de nos jours" a déclaré la star en descendant d'un jet privé qui le ramenait de Rio de Janeiro. Lorsque la journaliste d'iTélé lui a demandé quelle oeuvre de Marin Marais avait sa préférence, il a répondu: "Les quatre saisons", et nous ne pouvons qu'approuver cet excellent choix qui montre une réelle connaissance de la musique française baroque.
Après seulement 6 mois d'existence, on peut dire que la Philharmonie de Paris a su gagner sa place dans le paysage culturel parisien, par la qualité et la diversité de la programmation (et bien sûr par les qualités acoustiques de la Grande Sallle qui sont assez largement reconnues). En tant que lieu culturel, on peut d'ores et déjà dire que c'est un grand succès.
En tant qu'object architectural, c'est une des pires horreurs qui aient jamais été construites !
Ah, ces politiciens qui maîtrisent l'art de changer d'avis sans le dire ! Le Comité d'histoire de la Ville de Paris a le dos bien large. Enfin, l'essentiel est tout de même qu'Henri Dutilleux aura bien une plaque à son nom sur l'immeuble où il est né, dans la très glamour et très touristique île Saint Louis.
A lire ici (sur le blog l'indépendant du 4e), ici, et puis encore ici, sur le site de Diapason magazine (ou encore dans Le Monde). En résumé, le maire du IVe arrondissement a refusé d'apposer une plaque commémorative sur l'immeuble de l'île Saint Louis qui fut occupé par Henri Dutilleux, au nom d'une sorte de ridicule procès posthume en collaboration. Comparer Dutilleux avec l'écrivain Céline n'est pas judicieux ni justifié par les faits historiques.
La nuit n’est jamais complète Il y a toujours, puisque je le dis Puisque je l’affirme Au bout du chagrin une fenêtre ouverte Une fenêtre éclairée Il y a toujours un rêve qui veille, Désir à combler, faim à satisfaire, Un cœur généreux Une main tendue, une main ouverte, Des yeux attentifs Une vie, La vie À se partager.
Voici une nouvelle variation sur l'air du "Et si on rendait la musique classique un peu moins ringarde ?". Toujours cette vieille lune des quelques malades mentaux pour qui la musique écrite il y a cent ans ou plus est la seule digne d'être entendue, et qui pense que le monde doit s'adapter au classique, parce que l'inverse est bien entendu impossible. Et ne parlons même pas de rafraîchir quelque peu le répertoire en faisant appel à des compositeurs vivants.
Si leurs qualités de musiciens ne sont plus à démontrer, les altistes se font remarquer et apprécier dans tous les orchestres du monde par leur sens de l'humour. Et en particulier leur goût pour l'auto-dérision (Comme tout artiste en lutte, l'auteur de ce blog n'échappe pas à la règle d'ailleurs).
Dire "oui à la culture en Europe avec les créateurs", personne ne saurait s'y opposer, n'est-ce pas ? C'est ce que prétend faire la soi-disant pétition orchestrée par les sociétés de droit d'auteur sur le site CreatorsForEurope. Et moi qui suis un créateur et un Européen convaincu et passionné, je vous dis: ne signez pas cette pétition. Au contraire, réclamez à vos députés européens un allègement du droit d'auteur !
La minute de rigolade de la journée nous est offerte par Marie Donzel sur son blog hébergé par France Info. Le pauvre Bruno Mantovani, directeur du conservatoire de Paris, avait pas mal pataugé à la radio sur une question au sujet des femmes chef d'orchestre. Il avait pour l'occasion débité un certain nombre de préjugés sexistes que j'aurais davantage attendu dans la bouche de mon ex-beau-père que chez quelqu'un de ma génération. Marie Donzel ne se prive pas de lui enfonce joyeusement la tête dans l'eau, ce qui contribuera peut-être à lui rafraîchir les idées, à défaut de lui apprendre la modestie.
Oh ! ces narrateurs, ces écrivains ! Au lieu de raconter quelque chose d'utile, d'agréable, de réconfortant, ils nous dévoilent tous les secrets et les misères de l'existence terrestre ! .... Moi, je leur aurais interdit d'écrire ! On lit... et involontairement on se met à réfléchir - et voilà que toutes sortes d'idées abracadabrantes vous viennent à la tête. Non, vraiment, je leur aurais interdit d'écrire. Je leur aurais tout bonnement interdit de publier quoi que ce soit.(Prience Odoievski, cité par Fiodor Dostoievsky en exergue des "Pauvres Gens", traduction Marc Chapiro)