En ce premier janvier, il convient de commencer en souhaitant à tous mes lecteurs, à ceux que je connais personnellement comme à ceux que je rencontrerai peut-être, une excellente année 2012, en musique bien entendu.
Il convient aussi de rattraper un peu le retard impardonnable pris dans ce Journal en signalant avec six semaines de retard à peine la sortie d'un disque un peu spécial pour moi car c'est le premier auquel j'ai eu le bonheur de participer comme compositeur.
Ce disque du baryton L'Oiseleur des Longchamps s'intitule Chevauchées Lyriques
et c'est un beau récital qui traverse les genres et les époques avec le thème du cheval comme fil conducteur. Disque inclassable où l'on trouve des mélodies françaises assez connues (Chausson, Duparc, Debussy, Saint-Saëns) ou au contraire beaucoup plus rares (Déodat de Séverac, Aimé Maillart, Olivier Greif, Frédéric Chopin), du lied allemand (Schubert, Schumann, Loewe), mais aussi de la chanson française contemporaine (Hughes Aufray, Georges Brassens) et même une pincée de rock (avec une reprise de Wild Horses des Rolling Sones). De plus L'Oiseleur des Longchamps a commandé deux mélodies spécialement pour cet album: une berceuse sicilienne à Frédérico Alagna ainsi qu'une mise en musique de Centaures de Marguerite Yourcenar (poème tiré des Charités d'Alcippe, publié aux éditions Gallimard) à votre serviteur.
Accompagné tantôt au piano par la fidèle et sensible Mary Olivon, tantôt à la guitare par Mathieu Scala, le baryton français sait donner une véritable unité à ce programme on ne peut plus original et éclectique: le fil conducteur, bien plus que le thème du cheval, c'est cette voix qui nous conduit d'une scène à l'autre, nous invite au voyage dans le temps et l'espace. En vingt numéros et presque autant de compositeur, c'est le portrait d'une voix qui est dressé dans ce disque.
Si vous ne me croyez pas sur parole (ma participation quoique modeste à ce projet me rend suspect de conflit d'intérêt, mais je n'aurais pas participé si la voix de L'Oiseleur des Longchamps ne me séduisait pas), je vous invite à écouter ce extrait du disque mis en images par Paul Gilbert qui avait filmé une des séances d'enregistrement:
L'Oiseleur des Longchamps et Mary Olivon seront en concert le 7 janvier prochain à 17 heures à Paris, à l'auditorium du CNR (14 rue de Madrid). Dans le cadre des concerts Cantus Formus ils chanteront (oui, Mary Olivon sait faire chanter son instrument, le pluriel au verbe chanter n'est donc pas abusif) plusieurs mélodies inédites d'Olivier Greif, une d'Anthony Girard, ainsi que mon Centaures. Le programme comporte également un quatuor à cordes de Jacques Boisgallais. L'entrée est libre, n'hésitez pas à vous faire du bien.
A lire également: critiques du disque sur les sites Appogiature et Forum Opéra.